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Course aux stages : L’Entente de recrutement est-elle devenue obsolète?

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Reynaldo Marquez

2008-03-03 13:33:00

Censée mieux encadrer le processus de recrutement d’étudiants dès leur deuxième année, l’entente de recrutement ne fait pas l’unanimité dans certains cabinets, notamment chez Bélanger Sauvé.
« Il y a des associés qui y croient plus ou moins en raison des côtés plus négatifs », dit Yves Carignan, responsable de l’embauche.

Rappelons-le, en cette période de la course aux stages, les plus importants cabinets d'avocats au Québec ont adhéré à l'entente de recrutement, qui vise à établir une période prédéterminée de recrutement uniforme au printemps.

Me Carignan est l’un de ceux qui la remette en question. « Recruter des étudiants dès leur deuxième année, c’est encore trop tôt. Après seulement deux années de droit, la majorité des étudiants ne sont pas encore assez matures. C’est mon point de vue personnel, que je tiens de 12 années d’expérience en recrutement. »

Le compromis stratégique adopté chez Bélanger Sauvé a été d’adhérer à ce processus mais de ne pas se restreindre à cette forme de recrutement explique Me Carignan. Si Bélanger Sauvé n’arrive pas à combler tous les postes de stagiaire durant la course, le cabinet refuse de faire une seconde vague d’offres.

« Nous allons combler les postes vacants quelques mois avant le début du stage. »

La priorité est alors accordée à des étudiants qui ont complété leur baccalauréat qui possèdent une maîtrise ou qui sont inscrits au Barreau.

« Ce sont alors des étudiants avec un niveau de scolarité plus élevé et qui ont acquis une certaine maturité », note Me Carignan.

Il précise notamment que Bélanger Sauvé estime qu’il est néanmoins primordial d’y adhérer car le souhait de voir ainsi encadré le processus de recrutement émane de la population étudiante.

« Nous respectons leur choix. »

Points principaux de l’Entente de recrutement
- Les cabinets conviennent qu’aucune entrevue ne prendra place avant le lundi, 10 mars 2008.
- Aucune offre d’embauche ne sera formulée directement ou indirectement avant le lundi, 31 mars 2008, à compter de 8h00 a.m.
- Toute offre d’embauche inclura un délai d’acceptation minimale de 72 heures et ne saurait être retirée avant l’expiration de ce délai.
- Aucune entrevue ou activité de recrutement ou sollicitation ne prendra place entre le vendredi 21 mars 2008 et le lundi 24 mars 2008 inclusivement, de même qu’entre minuit le vendredi 28 mars 2008 et 08h00 le lundi matin 31 mars 2008.
- Toute question hypothétique visant à connaître avant le lundi, 31 mars 2008, la réponse qu’un étudiant formulerait à une offre d’embauche est interdite.
- Est également prohibée, toute initiative d’un cabinet visant à indiquer directement ou indirectement à un étudiant qu’une offre lui sera formulée et ce, toujours avant le lundi, 31 mars 2008.
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14 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    ridicule
    ce que j'ai trouvé incroyable après avoir fait la course au stage, c'est que beaucoup de cabinets ne garantissent pas garder leurs étudiants si ces derniers coulent l'épreuve du barreau. Or, comme le taux d'échec au barreau est encore considérable, on peut se demander l'utilité d'engager des étudiants de 2ième année dont on n'a AUCUNE GARANTIE qu'ils réussiront leur barreau du 1er coup. Je rejoins Me Carignan lorsqu'il dit que les étudiants de 2ième année ne sont pas assez matures pour savoir ce qu'ils veulent. Je crois définitivement que la course aux stage et le processus d'entente entre les cabinets est vraiment à re-considérer.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    pas d'accord
    J'ai fait la course aux stages et ai travaillé pendant plusieurs années dans un grand cabinet montréalais, comme étudiant, ensuite comme stagiaire et finalement comme avocat.

    Dans un premier temps, je comprends la position de Bélanger Sauvé (BS). Mais il faut nuancer la leur position: BS est un cabinet considéré comme étant un cabinet de 3e tiers dans le jargon des grands cabinets Montréalais. Il est clair qu'un étudiant qui reçoit une offre des cabinets dits de premier tiers tels Stikeman, Davies ou Osler, ne perdra pas une seule seconde à considérer celle de BS.

    On s'entend que BS ne peut aspirer à recruter les étudiants que les Stikeman, Ogilvy ou Davies vont recruter. D'abord, on ne parle pas du tout de la même qualité de stage, de dossier et du même niveau de responsabilité. De plus, les cabinets du premier tiers se donnent les moyens de recruter (et de garder) leurs étudiants: salaires durant le barreau, blackberry, salaire compétitif, travail à temps-partiel, bref, des choses qu'un BS peut difficilement offrir...

    Bref, je crois qu'un BS est nettement désavantagé dans la course aux stages par rapports aux gros cabinets composant le premier tiers. Il est donc normal de les entendre se plaindre de l'entente de recrutement des stagiraires....

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 16 ans
      Re : pas d'accord
      > J'ai fait la course aux stages et ai travaillé pendant plusieurs années dans un grand cabinet montréalais, comme étudiant, ensuite comme stagiaire et finalement comme avocat.
      >
      > Dans un premier temps, je comprends la position de Bélanger Sauvé (BS). Mais il faut nuancer la leur position: BS est un cabinet considéré comme étant un cabinet de 3e tiers dans le jargon des grands cabinets Montréalais. Il est clair qu'un étudiant qui reçoit une offre des cabinets dits de premier tiers tels Stikeman, Davies ou Osler, ne perdra pas une seule seconde à considérer celle de BS.
      >
      > On s'entend que BS ne peut aspirer à recruter les étudiants que les Stikeman, Ogilvy ou Davies vont recruter. D'abord, on ne parle pas du tout de la même qualité de stage, de dossier et du même niveau de responsabilité. De plus, les cabinets du premier tiers se donnent les moyens de recruter (et de garder) leurs étudiants: salaires durant le barreau, blackberry, salaire compétitif, travail à temps-partiel, bref, des choses qu'un BS peut difficilement offrir...
      >
      > Bref, je crois qu'un BS est nettement désavantagé dans la course aux stages par rapports aux gros cabinets composant le premier tiers. Il est donc normal de les entendre se plaindre de l'entente de recrutement des stagiraires....

      Pourriez-vous nous décrire chaque tiers (1er , 2e et 3e) et nous expliquer quels critères ressortent du jargon des grands cabinets Montréalais ?

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 16 ans
      Re : Re : pas d'accord

      > Pourriez-vous nous décrire chaque tiers (1er , 2e et 3e) et nous expliquer quels critères ressortent du jargon des grands cabinets Montréalais ?

      Je prendrai qqes minutes pour répondre à cette question. Prendre note que les lignes qui suivent n'ont rien de scientifique et ne se veulent qu'un simple message de talk back...

      Dans un premier temps, il y a les bureaux de premier tiers qui sont dans l'ordre les suivants:

      1-DWPV (le bureau le plus prestigieux à Montréal. Tres sélectif et très exigeant au niveau de ses normes de recrutement. Chez DWPV, si tu n'es pas dans le premier 10 % de ta promotion, t'oublie ça...Quoiqu'on dise, une offre de DWPV est très prestigieuse);
      2-Osler (le bureau qui paie le mieux ses stagiaires à Montréal. Très exigeant également au niveau des normes de recrutement);
      3-Stikeman (un bureau qui aime les gens qui ont des personnalités flamboyantes, beaucoup de francos et très libéral au niveau de leur philosophie);
      4-Ogilvy (si t'es trop coincé pour Stikeman, tu fitteras comme un roi chez Ogilvy)
      5-McT (McCarthy Tétrault)

      Grosso modo, les cabinets de premier tiers sont les cabinets les plus prestigieux qui offrent les meilleurs conditions aux étudiants et à leurs stagiaires. Le niveau de responsabilité et d'autonomie y est nettement plus élevé que dans les cabinets de 2e et de 3e tiers...Les incitatifs et les budgets de recrutemeent de ces cabinets sont imposants. Ces cabinets se battent généralement à chaque année pour avoir les mêmes candidats. Grosso modo, ce sont les bureaux les plus prestigieux qui se targuent de recruter les "tops" à chaque année. Généralement, ces cabinets ont les budgets et la capacité de permettre à leurs étudiants de repousser leur stage en fonction de leurs projets d'études supérieures tout en leur permettant de continuer à travailler à t-partiel...

      Bref, ce sont des excellents cabinets mais le jeune qui doit y entrer doit s'attendre à devoir se consacrer à rien d'autre qu'au bureau (particulièrement lorsqu'il devient stagiaire et ensuite avocat)...

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 16 ans
      Re : Re : pas d'accord
      Ensuite, il y a les cabinets dits de 2e tiers. Ce qui fait qu'un cabinet est dans le 1er ou dans le 2e tiers n'est pas une question de nombre d'avocats mais plutôt une question de qualité et d'envergure de dossiers. Brefs, les gros dossiers, les grosses transactions commerciales (surtout)et le prestige du cabinets vont influencer ce classement.

      Au niveau des cabinets de 2e tiers, on parle de cabinets qui offrent des salaires très compétitifs. Toutefois, le niveau de responsabilités et le niveau d'autonomie des jeunes n'est pas aussi important que chez les cabinets de 1er tiers.

      Voici le classement:
      1-Fasken (certains, dont les gens de Fasken eux-mêmes, voient ce cabinet comme étant un cabinet de 1er tiers. Pour les fins de mon classement, nous indiquerons que Fasken est un top second tier. Très bon cabinet. Beaucoup de francos et cabinet politisé (on y trouverait même des souverainistes !). N'offre plus le hire back policy.
      2-FMC (bon cabinet généraliste);
      3-Gowlings (un des plus grands (en terme de nbre d'avocats) cabinets au Canada. Bon bureau de type full service)
      4-Lavery (que certains, et je ne sais pas pourquoi, appelent affectueusement Slavery...
      5-BLG (cabinet résultant de la fusions de deux cabinets anglos dont la synergie et l'identité n'est pas encore tout à fait établie. Faibles en droit des affaires, ils sont toutefois très solides en litige, en maritime et en droit de la construction.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 16 ans
      Re : Re : Re : pas d'accord
      Finalement, au niveau du 3e tiers, voici la liste:

      -BCF
      -Miller Thomson Pouliot
      -McMillan Binch
      -De Grandpré Chait
      -Bélanger Sauvé
      -Dunton Rainville
      -Robinson Sheppard


  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    Analyse du commentaire 2
    Le commentaire numéro 2, oublie de mentionner que les gros cabinets ne forment qu'une petite minorité de la communauté juridique en ce qu'il est bien plus fréquent au Québec de trouver multiples cabinets de petite et moyenne taille. Rares sont ceux et celles qui se retrouvent chez les Stikeman de ce monde. Ainsi, je crois qu'il est un peu biaisé de votre part d'affirmer que ces cabinets "se donnent" les moyens de garder leurs étudiants- même s'ils coulent leur barreau- parce qu'en fait, ces cabinets ne représentent qu'une poignée seulement de la réalité juridique. Beaucoup de jeunes ayant justement été engagés dans des cabinets de moins grand envergure, risquent fort - je l'ai vu autour de moi- de perdre leur stage car la majorité des cabinets sont de petites tailles et n'ont guère les moyens d'absorber le choc financier d'un stagiaire qui ne peut travailler.

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    Ridicule
    Pourriez-vous nous décrire chaque tiers (1er , 2e et 3e) et nous expliquer quels critères ressortent du jargon des grands cabinets Montréalais ?

    Ce commentaire était sarcastique. Je ne peux pas croire que vous y avez vraiment répondu avec un vrai classement des bureaux montréalais, basé sur votre opinion personelle.

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    commentaire
    J’ai beaucoup ri en lisant que DWPV était le bureau le plus prestigieux à Montréal parce que « faut être dans le 10% de sa promotion pour avoir une offre de stage » et que Osler est le 2em meilleur bureau de Montréal parce qu’« ils payent le mieux leurs stagiaires ».

    On se rend compte immédiatement que le commentaire n’a pas été rédigé par un individu qui connait quoi que ce soit du marché juridique montréalais, mais bien par un étudiant dont les connaissances du marché se limitent à ce qu’il à appris en lisant les pamphlets distribués par les cabinets lors d’une journée carrières.

    DWPV et Osler sont des bureaux de premier rang, certes, mais il y a deux bureaux qui dominent le marché juridique montréalais, et ce ne sont pas ces deux-là.

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    dépoussiérer et réajuster
    je suis moi aussi un peu "dégoutée" voir déçue que quelqu'un aie pu poster le classement des plus grands basée sur son opinion personnelle. De toute évidence, il reste encore beaucoup de travail à faire pour dépoussiérer la réputation des gros cabinets. Je n'aurai que 2 petits commentaires à apporter

    1) lorsque vous dites que certains cabinets ont des normes très restrictives d'embauche - donc les notes et le rang de la promotion universitaire - c'est vrai. Cependant, n'oublions pas que beaucoup de ces jeunes rentrent par contact parce qu'ils pourront apporter des affaires à la compagnie ou des contacts politiques. Ne nous voilons pas la face, ceci est connu depuis la nuit des temps avec des exemples à l'appui que je ne citerai pas ici.

    2) Beaucoup d'amis ayant travaillé chez Mc Carthy ou Stikemann surtout celui là, ont volontairement démissionnés lorsque ils se sont rendus compte qu'ils ne faisaient que de larecherche alors que les contrats d'affaire, c'était les avocats séniors qui les faisaient, + aller à la Cour + aller sur le terrain.

    IL FAUT ARRÊTER DE METTRE SUR UN PIED D'ESTALE CES GRANDS CABINETS PARCE QUE LA PRATIQUE DU DROIT NE SE RESUME PAS QU'À L'ÉTIQUETTE DE L'ENDROIT OÙ L'ON TRAVAILLE! Il y a tout le reste: contact clientèle, etc....

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    Certaines personnes sont vraiment déconnecter
    Classer les cabinets par «tiers» selon son opinion personnelle et selon des critères purement subjectif. C'est profondément prétentieux.

    Au surplus, venir dire que les stagiaires sont plus autonomes dans les gros bureaux..... la personne qui déclare cela n'a surement jamais rien connu d'autres que les «gros bureaux».

    Plus ton bureau est gros plus ton stage va être axé sur la recherche et sur la présentation de requete non contestée.... Plus le bureau est petit, plus on va te donner des responsabilités et plus le stagiaire va avoir ses propres dossiers...

    C'est sur que si tu évalue un bureau sur le fait qu'il te donne ou pas un Blackberry, tu vas etre bien heureux chez Stikeman, mais ca envoie le message qu'ils pourront te rejoindre 24heures sur 24 et que tu acceptes de mettre de cote ta vie personnelle.

    Je suis franchement en parfait accord avec la position le Bélanger Sauvé. Le concept de la course aux stages est dépassé et le processus devrait être réévalué au complet.

    Pour être moi-même à travers ce processus et avoir fait mon stage dans un grand bureau, je suggère maintenant même aux étudiants d'attendre au Barreau avant de se choisir un stage, puisque plusieurs stages d'envergure y sont affichés (contentieux du Cirque du Soleil, Quebecor et autres) et qu'il est meme possible que ceux-ci leur conviennent mieux..

    Il faut se souvenir d'une chose, il y a plus de 17 000 avocats au Québec et ce n'est pas seulement ceux qui choissisent les grands bureaux qui sont bons.

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    BRAVO À MONSIEUR!
    BRAVO À CET AVOCAT INTELLIGENT QUI A ÉCRIT LE MOT CI-DESSUS! ENFIN QUELQU'UN QUI PARLE AVEC EXPÉRIENCE ET GROS BON SENS!!!!! QUEL RAFRAICHISSEMENT!

  9. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    le pseudo classement évoque une certaine réalité
    Étant moi-même dans un grand cabinet, je peux vous confirmer que ce classement, quoique pouvant faire l'objet de critiques, est quand même assez réaliste.


  10. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
    rester objectif
    Un tel classement ne veut pas forcément dire que les avocats qui y travaillent sont meilleurs que dans de plus petits cabinets. Je crois que de tels classements sont trop subjectifs même si comme vous le dites il reste assez réaliste

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