Mariage entre deux cabinets québécois
éric Martel
2019-09-13 15:00:00
Le nouveau cabinet mise donc sur six établissements d’affaires, situés à Brossard, Laval, Montréal, Québec, Saint-Hyacinthe et Sherbrooke, dans lesquels oeuvreront plus de 350 personnes.
« Vous le savez, je ne joue pas au jeu des comparaisons avec les autres cabinets, indique à Droit-Inc Me Normand Therrien, anciennement chef de la direction de Therrien Couture. Mais disons que cette fusion nous amène ailleurs: on a une taille significative. »
Me Normand Therrien demeurera président et chef de la direction du nouveau cabinet tandis que Me Éric Beauchesne, qui occupait ce poste chez Joli-Coeur Lacasse, sera président du conseil d’administration, et plus précisément, chef d’exploitation.
« C’est une grande nouvelle pour le positionnement et l’évolution de notre cabinet, lance avec joie Me Beauchesne. Au 21e siècle, la fusion est un des outils importants duquel on pourra bénéficier au niveau de la croissance, de la gestion des talents et des ressources. C’était sur notre radar depuis longtemps. »
« Il n’y a pas eu de négociations, mais seulement que des discussions, s’enchante Me Therrien. On sentait qu’un partenariat se bâtissait: tout s’est fait dans une grande convivialité, dans le désir de partager un modèle d’affaires. »
Entente unanime
Il faut savoir que les deux hommes se connaissent depuis leur passage à l’école primaire. De son propre aveu, l’idée d’une fusion germe dans la tête de Me Beauchesne depuis son élection à la présidence de Joli-Coeur Lacasse, en 2012.
« Comme toute chose, l’idée a mûri dans nos têtes, mais c’est en février dernier que les planètes se sont alignées », raconte-t-il.
« On a fait les 400 coups ensemble à l’école, alors on connecte rapidement. Au mois de mars, on est allés souper pour en discuter, et on a été presque instantanément sur le même ton, ajoute Me Therrien. »
Et avec cette fusion, les deux se sont également entendus sur un nouvel aspect: leur nouveau rôle. Les hommes d’affaires savaient très bien qu’un des deux allait devoir laisser son poste de président et chef de la direction.
« Si deux villes fusionnent, elles savent qu’il n’y aura pas deux chefs de police, image Me Beauchesne, nouveau chef de l’exploitation du cabinet. On connaît nos talents: Normand a une perspective de développement d’affaires, de stratégie, tandis que l’exploitation de nos six établissements est à la hauteur de mes aspirations. »
Expertises complémentaires
Mais Dieu sait qu’une fusion de cette envergure ne peut être que le fruit d’une longue amitié!
Me Therrien dégage trois avantages principaux ayant mené les deux organisations à s’unir: le désir de couvrir un territoire important, d’attirer et de retenir de la main-d’oeuvre compétente, mais aussi, de couvrir des champs de pratique plus larges.
« Nous avons une forte expertise en droit des affaires et eux, en droit immobilier, analyse Me Therrien. En renforçant notre expertise en droit du travail et en droit municipal, on regroupe de belles équipes dans lesquelles il y a le croisement de diverses compétences. On répondra mieux aux besoins de nos clients. »
D’ailleurs, c’est une approche basée sur la satisfaction du client, davantage que sur l’élaboration de produits que le cabinet veut proposer, selon Me Beauchesne.
« Plusieurs poussent des produits indépendamment aux besoins du client. C’est une perspective que les clients veulent moins voir, explique-t-il. Ils veulent des produits développés spécifiquement pour répondre à leurs besoins. »
En ce sens, le nouveau cabinet mise sur une philosophie commune, dans laquelle un modèle d’affaires privilégiant une capitalisation forte sera mis de l’avant, dans l’espoir d’améliorer son offre de services.
« Annuellement, tous les associés laissent des profits dans l’entreprise. C’est une vision partagée: c’est important lorsqu’on veut une croissance et une multidisciplinarité, estime Me Therrien. »
Plus de ressources, plus de responsabilités
Mais justement, avec ces fonds importants, et une nouvelle structure, les deux associés savent que le travail qui les attend d’ici le 1er janvier prochain est colossal.
Il y a d’abord la question des conflits d’intérêts. Tout devrait bien se passer en ce sens, entrevoit Me Beauchesne.
« Quand nous avons commencé nos discussions, nous savions déjà que nous n’avions pas une tonne de dossiers dans lesquels on croisait le fer. Mais comme dans tout cabinet, il arrive un moment où il faut mettre en place une instance pour analyser les aspects, les dynamiques présentées. »
D’ailleurs, ce n’est pas la seule chose qui sera mise en chantier au cours des prochains jours: les deux cabinets jetteront de nouvelles bases en termes de ressources humaines, de technologie de l’information, de communication marketing et de projets spéciaux.
Aussi, il faudra déterminer comment sera réorganisé le bureau de Montréal de l’entreprise.
Effectivement, le nouveau bureau de Therrien Couture dans la métropole se situe tout près des bureaux actuels de Joli-Coeur Lacasse.
« On n’a pas signé des baux de 15 ans, alors on analysera des fenêtres d'opportunités pour de futurs locaux, indique Me Therrien. »
Me Beauchesne perçoit ce processus de renouvellement comme une opportunité qui permettra aux deux cabinets de s’améliorer.
« On veut faire une nouvelle organisation qui s’inscrira comme employeur de choix, faire vivre aux clients une nouvelle marque sur le marché, s’inspirer des meilleures pratiques pour tous nos processus », conclut-il.