La course débute à l’UQÀM

Marie Pâris
2014-01-14 15:00:00

Étaient représentés une trentaine de cabinets d’avocats de différentes tailles, d’organismes de la fonction publique (notamment la Cour d’appel du Québec), la Chambre des notaires… «Nous voulons proposer aux élèves une diversité de possibilitées», explique Christian Abouchaker, du Centre de développement professionnel et de placement en droit de la faculté.
Pour répondre aux demandes des étudiants, l’invitation à cette rencontre a été envoyée à de nouveaux cabinets cette année, pour diversifier l’offre, et le salon s’est installé au deuxième étage, dans un endroit plus intime - contrairement aux années précédentes où il avait lieu au niveau métro, avec beaucoup plus de passage.
Des centaines de CV, seulement trois stagiaires

Les deux jeunes femmes sont donc venues se renseigner et poser des questions. «J’ai un peu peur de ne pas trouver de stage, ou d’en trouver un qui ne me plaît pas», confie Samantha.
C’est notamment pour cette raison que Marie-Chantale voudrait privilégier les cabinets qui font faire à leurs stagiaires des rotations dans les différents groupes de pratique. Si elle aime beaucoup le droit des affaires, le droit de la famille l’intéresse aussi...
Pour ces Journées carrière, les cabinets préfèrent déléguer de jeunes avocats, plus proches des étudiants. «Les élèves viennent nous interroger sur la réalité du quotidien dans le cabinet, notre expérience personnelle», raconte Me Jean-François Demers, venu représenter Jolicoeur Lacasse avec son collègue Me Vincent Généreux-de Guise.
Le cabinet reçoit quelques centaines de candidatures chaque année, mais ne séléctionnera que trois stagiaires. Si de bonnes notes sont bien sûr un plus dans dossier de candidature, les deux avocats conseillent de mettre en avant son expérience personnelle (bénévolat, année à l’étranger), et de garder l’esprit ouvert pour trouver le cabinet qui correspond le mieux à ses valeurs.
Beaucoup d’uniformité dans les profils

«Il y a de moins en moins de différences entre les candidats des différentes universités, indique l’avocate. On voit beaucoup d’uniformité dans les profils, ce qui rend le tri encore plus difficile.»
En moyenne, sur les 200 candidatures reçues chaque année chez Lavery, 6 à 8 seront retenues, puis 5 de ces stagiaires seront embauchés après leur assermentation. Me Beaudry fait son possible pour aider et rassurer les étudiants qui viennent la questionner.
«Certains jeunes sont au tout début du processus, ils ne connaissent pas l’Entente, tandis que d’autres arrivent avec des questions pointues… Mais c’est le fun de voir des jeunes intéressés par le métier qu’on fait!»
Si la plupart des étudiants ont sorti la chemise blanche et le costume sobre, quelques-uns sont plus relax, en tenue de tous les jours. Comme Maxine et Raphaëlle, en 2e année de droit, qui sont là «un peu pour voir».
«Je n’aime pas trop la mentalité des cabinets», confie Raphaëlle, qui regrette que la faculté ne parle pas plus des autres débouchés possibles après un diplôme en droit. Alors qu’elle hésite encore à participer à la Course, son amie est quant à elle certaine de ne pas candidater.
Moins d’étudiants de l’UQÀM retenus

Il a déjà éliminé les cabinets où il ne veut vraiment pas aller, et vient aujourd’hui se renseigner sur les autres. Selon lui, la tradition de droit social de l’UQÀM pèse encore sur les étudiants.
«Quand on regarde les statistiques des stagiaires pris dans les grands cabinets, on voit qu’il y a beaucoup moins d’étudiants de l’UQÀM retenus. Ça prend donc des gens qui essaient de briser cette porte, et c’est important de se montrer dans ces événements et d’essayer de percer un peu le marché», pense Jean-Claude.
Il va envoyer son CV dans 10 à 12 cabinets, qu’il choisira suite à ces Journées: «Il ne faut jamais appliquer partout! D’ailleurs, un étudiant en droit n’a pas le temps de se renseigner suffisamment pour candidater dans tous les cabinets, puisqu’il est vivement conseillé de faire des demandes personnalisées».
Les avocats étant particulièrement disponibles lors de ces événements, l’étudiant a recueilli un maximum d’informations. «Ils répondent même au-delà des questions qu’on pose. J’ai de la misère à tout noter!», assure-t-il en montrant ses fiches.
La faculté attend entre 60 et 70 étudiants par jour environ pour ces Journées Carrière, un chiffre équivalent à celui de l’an passé. En 2013, une cinquantaine d’étudiants avaient candidaté dans des cabinets participants à l’Entente, et une dizaine avaient trouvé un stage via la Course.