Cinq nuits dehors, sous un abris de carton dans le froid de l’hiver. Cette étudiante en droit de l’Université Laval a vécu l’expérience de l’itinérance. Elle en dit plus à Droit-inc…
Mélina Cardinal-BradetteAprès avoir vu les bidonvilles du Brésil et côtoyé des itinérants, Mélina Cardinal-Bredette se croyait prête à relever le défi. Dès qu’elle a vu l’Université Laval emboîter le pas au mouvement national cinq jours pour l’itinérance, l’étudiante au baccalauréat en droit a embarqué. « Je me doutais que ce serait difficile, mais vraiment, ça a été une semaine extrêmement déstabilisante », confie la jeune femme.
La semaine dernière, en compagnie de quatre autres étudiants (dont trois en psychologie et une en agro-foresterie), la future juriste a dormi dans la neige. Sous un abri de fortune confectionné à l’aide de cartons et de sacs de plastique, les cinq jeunes ont subi l’humidité du froid comme jamais auparavant. Le but ? « Se mettre dans la peau d’un itinérant afin d’amasser des fonds pour la Maison Dauphine, qui vient en aide aux jeunes dans la rue », explique-t-elle.
Les courageux participants ont dormi devant le pavillon Charles-De KoninckUn peu partout au pays, des étudiants de divers campus ont aussi participé à l’expérience, notamment à l’Université McGill, Sherbrooke, Concordia et à l’UQAM, mais aussi en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique. Les nuits ont été très longues et pénibles, admet Mme Cardinal-Bredette. « Les trois premières nuits, j’ai à peine réussi à dormir, et le jour j’allais tout de même aux cours, c’était épuisant », raconte-t-elle.
Le regard des autres
Les participants se sont confectionnés une chambre minimalisteNourris par les dons alimentaires recueillis sur le campus, les jeunes ne sont pas rentrés chez eux, se contentant de prendre une ou deux douches au centre sportif du campus. « On voulait tenter de vivre une expérience des plus réalistes. Mais on sait bien que ce n’est rien comparativement à la vie d’un itinérant, qui ne voit pas le bout et qui se fait constamment regarder de travers », ajoute-t-elle.
Les « meilleurs moments » de ses soirées étaient lorsque des proches venaient lui tenir compagnie. « Les itinérants sont rares à avoir un tel privilège », remarque-t-elle, espérant que son expérience sensibilisera le public à traiter avec plus de respect ceux qui dorment dans la rue. « Je ne dis pas qu’il faut vider nos poches pour chaque sans-abri, mais au moins le regarder, lui sourire, ne pas le traiter comme un vulgaire déchet », laisse-t-elle tomber.
C'est un abri de fortune qui a servi de chambre à Mélina durant cinq joursCe regard de dédain, il pèse lourd sur le moral des itinérants, affirme la jeune femme. Avant de passer les cinq jours dans la neige, Mme Cardinal-Bredette est allée à la rencontre des jeunes itinérants à la Maison Dauphine. Leurs témoignages lui ont rappelé ceux de jeunes Brésiliens sans-abri, à qui elle a enseigné l’anglais l’année dernière, durant son séjour de six mois dans le pays. « Les cours que je donnais, c’était une excuse pour avoir un contact régulier avec ces sans-abri. Le fait de leur parler, d’échanger avec eux, ils se sentaient revenir à la vie. Ils reprenaient confiance en eux », se remémore-t-elle.
Attirée par le droit social… et des affaires
Mélina et ses collègues en visite à la Maison DauphineSans surprise, Mme Cardinal-Bradette estime avoir un intérêt déjà marqué pour le côté social du droit. « Je suis peut-être encore idéaliste, mais j’estime que le droit est un outil merveilleux pour faire des changements concrets dans notre société », dit-elle. Plus précisément, le droit de l’environnement, le droit autochtone et le droit constitutionnel sont des domaines qu’elle aimerait pouvoir approfondir.
Elle ne tourne pas pour autant le dos au droit des affaires, puisqu’elle est impliquée dans l’organisme Missions commerciales de l’Université Laval, qui offre des services d’accompagnement aux entreprises désirant percer un nouveau marché.
La jeune femme, qui parle parfaitement l’espagnol, s’envolera bientôt vers le Mexique pour diriger une mission à titre d’agente de développement. « Je suis encore au tout début de ma formation de juriste, il va me falloir du temps avant de réellement savoir ce que je veux faire. Mais une chose est sûre : le bénévolat et l’aide au prochain seront toujours des valeurs importantes », conclut-elle.
Mme Cardinal-Bradette et son équipe espèrent que leur expérience comme « itinérants » attirera les donateurs afin d’atteindre l’objectif de 7 500 dollars pour la Maison Dauphine.
Good cause
By sleeping outdoors in a cardboard box not only did she raise money for a good cause, but she got to experience how life will be like for law students that didn't land stages with big firms.
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DSG
il y a 9 ansBy sleeping outdoors in a cardboard box not only did she raise money for a good cause, but she got to experience how life will be like for law students that didn't land stages with big firms.