Les blogues juridiques sont-ils la doctrine de demain?

L’ABC-Québec présentera le 26 octobre prochain une conférence intitulée « Entre réaction et réflexion: les blogues juridiques sont-ils la doctrine de demain?». Cette formation, qui se veut une présentation de la blogosphère québécoise, tant au plan externe qu’interne, sera présidée par Me Catherine Martel du cabinet Norton Rose Fulbright Canada et animée par Mme Édith Guilhermont de l’Université de Sherbrooke et Me Karim Renno de Renno Vathilakis.

Mme Guilhermont étudiera le phénomène de façon empirique et analytique : qui crée la blogosphère juridique? Qui l’utilise? Qui la cite? Me Karim Renno, quant à lui, présentera sa « bibliothèque de jurisprudence publique » ainsi que sa vision de ce mode de réflexion sur l’actualité juridique, à la fois « outil de vulgarisation et outil de publicité.»

Selon Me Laurence Bich-Carrière, vice-présidente de la section Recherche et gestion du savoir de l'Association du Barreau canadien – Québec, l’Internet et les médias sociaux catalysent un changement de paradigme. « La vitesse et les impératifs de résultat et de production sont dans l'air du temps. Les blogues juridiques en sont le reflet. » Quand elle pense à la blogosphère québécoise, ce sont les adjectifs « protéiforme » et « plurielle » qui lui viennent à l'esprit.

De plus en plus crédibles auprès des tribunaux

L’avocate du cabinet Lavery indique en outre que les blogues juridiques gagnent en crédibilité comme source doctrinale auprès des tribunaux canadiens. Au Québec, selon elle, on remarquera « quelques notes infrapaginales » qui renvoient explicitement à des billets de blogues: l'affaire Bloom Lake, g.p.l. (Arrangement relatif à), 2015 QCCA 1351, à la n. 13 ou l'affaire Giroux c. Gauthier, 2016 QCCS 724, à la n. 10.

« Le rôle de la doctrine et du commentaire a toujours préoccupé les juristes québécois, explique-t-elle à Droit-inc. Le blogue juridique en est une nouvelle forme, ou plutôt propose plusieurs nouvelles formes, car les formats sont multiples: certains blogues proposent des commentaires étoffés, d’autres, des capsules dont la brièveté est l’atout, certains se présentent comme des répertoires, d’autres ont des objectifs de réforme judiciaire ou législative avoués.»

Selon Me Bich-Carrière, la diversité des formes du blogue illustre peut-être un changement de cap dans la doctrine qui, de lieu de réflexion, devient un lieu d'information. « Certains blogues semblent plutôt avoir comme objectif de porter l'existence de décisions à l'attention du lecteur, à la rigueur de les mettre en réseau ou en corrélation, mais en laissent l'analyse au soin du lecteur ».

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