Médias sociaux et cabinets : les meilleurs ennemis?
Éric Martel
2018-10-05 14:15:00
Pourtant, 67 % des adultes québécois possèdent un compte actif sur un ou plusieurs réseaux sociaux selon une étude effectuée en 2017 par le CEFRIO, accélérateur de la culture numérique dans les entreprises et les organisations.
« Les gens ne consultent plus beaucoup les bottins téléphoniques aujourd’hui. Stratégiquement, tu n’as plus le choix en 2018: tu dois être présent sur les médias sociaux », estime Me Veronica Vallelonga, qui fait appel à de l’aide-externe pour assurer le marketing de sa pratique solo.
Par souci de promotion
Me Hugo Vaillancourt a lancé sa pratique il y a quelques mois. À ses yeux, le marketing via les réseaux sociaux joue un rôle fondamental dans ses récents succès.
« C'est une manière simple pour mes clients potentiels ou actuels de me contacter pour une réponse rapide. Les clients adorent les avocats constamment disponibles et c'est ce que je veux leur fournir avec mes réseaux sociaux. »
Généralement, les avocats sondés par Droit-Inc sur le sujet sont plutôt hésitants.
D’un côté, plusieurs ne cachent pas utiliser les réseaux sociaux à des fins promotionnelles, mais semblent avoir peur de commercialiser leur service comme n’importe quel produit de consommation usuel.
« Je serais malhonnête si je disais que je ne les utilise pas à des fins promotionnelles. Je pense qu’on peut joindre l’utile à l’agréable, en publiant des informations intéressantes tout en faisant rayonner la qualité de nos services », relativise Me Zineb Kouidri, avocate à la tête de BTK avocats.
Marketing informatif
Les réseaux sociaux semblent s'avérer de bons outils de promotion pour les cabinets en croissance ou à la recherche de nouvelles opportunités. Sont-ils autant importants pour les avocats débordés n’ayant plus beaucoup de temps pour accueillir de nouveaux clients?
« Je n’accorde aucune importance aux médias sociaux, parce que ma clientèle vient en grande partie du bouche-à-oreille », explique Me Rose-Mélanie Drivod, criminaliste menant sa pratique solo.
La plupart des avocats interrogés par Droit-Inc utilisent plutôt les médias sociaux dans le but d’informer leurs clients de leurs nouveautés à l’interne.
Par exemple, Me Martin Courville a utilisé les réseaux sociaux lors du lancement de son cabinet Ad Litem principalement pour annoncer à ses collègues qu’il démarrait sa propre pratique en compagnie de Me Marie-Pierre Doucette.
« On voulait juste qu’ils sachent où on se situait. Le but n’était pas d’entamer une grosse campagne marketing, mais juste d’informer nos collègues et clients de notre expérience, puis de nos services. »
Au-delà d’un désir promotionnel, Me Kouidri et Vaillancourt souhaitent partager des informations pertinentes relatives à l’actualité juridique ou aux changements pour leur clientèle.
« Dans notre milieu, il vaut mieux prévenir que guérir...Que les gens viennent nous voir avant qu’il soit trop tard. Si partager des nouvelles nous permet d’informer les gens tout en faisant notre promotion, je n’y vois pas de mal », résume Me Kouidri.