Être avocat, une affaire de famille

Emeline Magnier
2015-07-30 15:00:00

Il a fait ses premiers pas professionnels au sein du cabinet en y effectuant son stage du Barreau, n'a pas l'intention de changer de cap et compte bien poursuivre sa carrière au sein du bureau qu'il décrit « en pleine expansion ».
Il nous explique son parcours, sa pratique et ses objectifs ambitieux et déjà bien émanchés…
Il y a beaucoup d'avocats dans votre famille. Avez-vous été « contaminé » ?
Chassez le naturel et il revient au galop ! (rires) Effectivement, j'ai beaucoup d'avocats dans mon entourage : mes grands-parents, parents, frère, sœur, beau-frère et fiancée sont aussi membres du Barreau. Mon grand-oncle, Frédéric Dorion était juge à la Cour supérieure et aujourd'hui une salle porte son nom pour lui rendre hommage.
Pour ne pas faire comme les autres, et parce que je cherchais un milieu qui favorisait le contact avec les gens et qui me permettrait d'aider les entreprises, je me suis inscrit au baccalauréat en relations industrielles. Mais les cours que j'aimais le plus étaient les cours de droit. Pendant mon stage, quand ma responsable appelait l'avocat de l'entreprise pour avoir un conseil, je me disais que je voulais être lui. Je suis donc allé faire mon droit. Comme je voulais me diriger en droit du travail, la double formation était un avantage.
Je baignais déjà dans l'univers de la pratique privée, je savais à quoi m'attendre, je connaissais les exigences. Mon père a bien essayé de me décourager mais il a raté son coup ! (rires) Aujourd'hui, je pense qu'il est content, et il est là pour me conseiller au besoin.
Pourquoi vous êtes-vous finalement dirigé en droit des affaires ?

J'ai fait aussi un peu de litige commercial, mais le conflictuel m'intéresse un peu moins. J'aime plaider mais l'aspect procédural, les délais de rigueur, l'échange de requêtes, ça me rejoint moins. J'aime le côté plus flexible du droit des affaires ; on cherche toujours une solution pour éviter qu'un délai fasse échouer une transaction. On représente les intérêts du client mais toutes les parties poussent dans le même sens pour aboutir à un même résultat. J'aime le rôle de conseiller et aider à mener à bien un projet. J'apprécie aussi les négociations : il s'agit d'aller chercher le maximum pour le client sans léser l'autre partie.
Aujourd'hui, à quoi ressemble votre pratique ?
J'exerce en droit bancaire et je représente des institutions financières et parfois des emprunteurs, dans le cadre de projets financiers, d'acquisitions de compagnies ou d'actifs. Je ne suis jamais seul, j'ai toujours un mentor qui m'épaule. Plus on a d'expérience, plus on est à l'aise et on s'appuie sur celle des avocats chevronnés pour nous aider à trouver les meilleures solutions.
En matière transactionnelle, je suis mandatée par des vendeurs ou des acheteurs. Je fais aussi de la restructuration d'entreprises. J'interviens dans des industries variées, pour des PME ou des plus grandes entreprises qui oeuvrent dans le domaine des matières premières, services, biens de consommation etc.
Quelques soit la taille de structure, la transaction est toujours importante. Le niveau d'accompagnement peut différer mais petit ou gros, le projet du client est toujours important. Quand il s'agit de la vente d'une entreprise familiale, l'aspect émotionnel est souvent présent. Il faut être à l'écoute et faire tout un travail en amont pour s'assurer de gérer les inquiétudes du client et que tout se déroule rondement. Le « fit » avec le client se fait souvent au niveau personnel. Il y a beaucoup de bons avocats, c'est ce qui peut faire la différence.
Quels sont vos objectifs pour les prochaines années ?
Je souhaite solidifier mon positionnement en droit bancaire et poursuivre mon développement en droit transactionnel. Le cabinet se développe dans ce domaine, nous ne sommes pas gros mais nous avons une bonne réputation et je veux contribuer au rayonnement.
Et puis, devenir associé, j'y pense ! Les deux axes principaux de la pratique privée sont le développement des compétences et le développement de la clientèle. Depuis mon premier jour à la faculté, j’y travaille. J'ai beaucoup d'amis qui travaillent pour des administrations ou des grandes entreprises. Chacun doit trouver la façon de faire qui lui convient : écrire des articles, participer à des conférences, aller à des 5 à 7. De fil en aiguille, les liens se font.
Quels conseils donneriez-vous à un(e) étudiant(e) qui souhaiterait suivre votre chemin ?
Il est très important de trouver un bon mentor, une personne de qui on peut apprendre. Il ne faut pas avoir peur de travailler et de démontrer son appétit pour d'autres sphères que le droit des affaires pour élargir ses horizons. Il faut aussi être autonome, apprendre à écouter et savoir prendre sa place.
Je recommande aussi de ne pas attendre pour faire du développement des affaires ; petit à petit, on sème des graines qu'on récoltera plus tard et parfois plus vite qu'on ne le pense.
Anonyme
il y a 9 ansChanson préférée, expression, film, livre ?