Party de Noël : les avocats et les médias sociaux font-ils bon ménage?

Cet article s’inscrit dans le cadre d’une série portant sur les partys de Noël et qui sera publiée sur Droit-inc jusqu’aux Fêtes.

Les avocats peuvent facilement oublier leurs responsabilités au coeur de l’ambiance festive et parfois bien arrosée qui entoure les partys de Noël ayant lieu dans les firmes d’avocats. Certaines n’hésiteront pas à poster des photographies d’eux-mêmes ou de leurs confrères quelque peu embarrassantes. Quelles en seraient les conséquences pour la firme? Que faire si cela vous arrive? Réponse avec Me Pierre Pilote, avocat spécialisé en droit gouvernemental chez Gowling WLG.

Droit-inc : Que pouvez-vous me dire des règles qui régissent la publication d’images sur les médias sociaux dans les cabinets d’avocats?

Me Pierre Pilote : Des images peuvent causer préjudice à autrui. Il faut se rappeler que les grands cabinets ont des politiques internes d’utilisation des médias sociaux. Dans le contexte d’un party de Noël, que ce soit sur Facebook, Instagram, on ne peut pas mettre n’importe quoi: il faut tenir compte du droit à la vie privée et à l’image.

La photo d’un avocat enivré, mis sur un réseau social, peut causer un préjudice non seulement à l’avocat mais également à la firme. Une photo peut miner son autorité, sa réputation. Il faut donc utiliser les médias sociaux avec parcimonie même s’il ne faut pas forcément les proscrire. Les cabinets peuvent effectuer un gentil rappel à la prudence auprès de leurs avocats.

Avez-vous des exemples de situation où ça a dérapé?

J’ai pour exemple une situation où un salarié avait écrit sur Facebook que sa job était assez payante car il travaillait quatre heures et … jouait aux cartes les quatre autres heures! Il avait indiqué le nom de son employeur… Le congédiement a été maintenu dans ce cas-là.

On pourrait voir un congédiement dans un cabinet aussi. Une image d’avocat qui serait en train de consommer des drogues illégales par exemple ou en train de poser des gestes sexuels entraînerait les sanctions les plus graves…

Quels seraient les recours d’un avocat dont la photo serait publiée sans son consentement?

C’est une question de droit à l’image. Dans un cas comme ça, et s’il y avait une plainte. l’employeur pourrait intervenir et demander le retrait de cette image. Il faudrait que l’image ait été prise dans le contexte du party de Noël et ce, nonobstant la présence ou non de politiques mises en place à l’interne.

Finalement, puisqu’il s’agit de notre dernier article sur la question des party de Noël, qu’avez-vous envie de dire aux avocats?

Je leur souhaite de bien s’amuser, d’avoir du plaisir! C’est une occasion pour les cabinets de remercier leurs avocats, leur personnel et leurs partenaires. L’objectif est de reconnaître la contribution de tous à l’organisation, de montrer l’appréciation du cabinet à leur égard.

Si l’on veut que tout se passe, il faut bien organiser la soirée, mettre en place de bonnes pratiques, comme on l’a vu. Un simple rappel de courtoisie peut parfois suffire et rappeler tout le monde à la prudence.

Amusez-vous bien!