Futé comme un… juricomptable!

Martine Turenne
2015-09-16 14:15:00

Dans ces dossiers litigieux, complexes, et parfois hautement médiatisés que ses associés et lui doivent décryptés, démontés, et mettre au jour, on se croit souvent dans un épisode de CSI version nombres et algorithmes.
« Être juricomptable apporte un certain prestige, un certain glamour », dit ce diplômé de l’Université du Québec à Trois-Rivières, qui a reçu plusieurs distinctions au fil de sa carrière et qui détient un Diploma in Investigative and Forensic Accounting (DIFA) décerné par l’Université de Toronto. « Tout comme voir les résultats de notre travail dans les médias. »
Certains dossiers sur lesquels ont travaillé les associés de Quotient ont en effet été sous les projecteurs : Norbourg, le Marché Central, ou Mount Real, qui fait toujours les manchettes.
Mais loin de la lumière, le travail du juricomptable en est un ultra-minutieux, acharné, rigoureux. Il faut passer à travers un nombre considérable de documents. « C’est, parfois, rechercher la perle dans des millions des courriels.»
Une nouvelle firme

« Le cabinet cumule 75 ans d’expériences », dit Jonathan Allard, et est maintenant propriété québécoise à 100%. L’associé estime que cela permet plus de flexibilité auprès de la clientèle.
« Lorsqu’on n’est qu’une filiale d’un grand groupe, la tendance est de se faire imposer certaines orientations par le siège social. Nous avons désormais plus de souplesse pour servir nos clients. Et nous nous concentrons sur notre expertise : la juricomptabilité.»

« Quotient est l’un des rares cabinets qui ne réalise pas de mandats de certification, dit Jonathan Allard. Cela minimise considérablement les situations de conflits d’intérêts potentiels qui peuvent toucher les grandes firmes d’audit.»
En collaboration avec les avocats

«Tous les dossiers se font de concert avec les avocats, explique Jonathan Allard. Bien souvent, la première personne que contacte un client victime de fraude, ou de poursuites, est son avocat. Ce dernier fait appel à nous lorsqu’il se rend compte qu’il a besoin d’un expert financier. On l’accompagne tout au long du processus. On l’aide à préparer la requête pour quantifier le dédommagement, et on l’assiste à l’étape des interrogatoires. L’avocat va utiliser notre rapport d’expertise comme preuves. »

Dans les dossiers d’enquêtes, les faits priment, tandis qu’une certaine part de subjectivité entre en ligne de compte lors de litiges. « Par exemple, on doit se demander ce qui serait arrivé si la fraude n’avait pas eu lieu. Ça laisse place à l’interprétation.»
Être plus brillant que les fraudeurs

Des hackers sont parfois nécessaires pour décrypter l’encodage, récupérer des fichiers effacés, ou extraire des courriels. « Après, notre travail d’analyse commence », dit Jonathan Allard.
L’idée, dit-il, « est d’être plus futé que les criminels pour arriver à les débusquer ».
Car comme le dit le slogan de Quotient, tout est dans l’intelligence des nombres.