Décès de deux détenues en Nouvelle Écosse: le SCC poursuivi pour négligence
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La Presse Canadienne
2016-08-08 07:00:00

Leurs proches avaient intenté des poursuites plus tôt cette année devant la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse, réclamant des dommages-intérêts pour négligence de la part de Service correctionnel du Canada (SCC). Les deux familles sont représentées par Frances Shapiro Munn, une avocate d'Ottawa.
Aucune de ces allégations n'a été prouvée en cour et Ottawa n'a pas encore présenté de défense.
Le SCC affirme prendre la mort de tout détenu très au sérieux et dit avoir immédiatement réagi aux décès des deux femmes.
Selon la poursuite, Mme Strickland-Murphy s'est suicidée en plaçant un sac en plastique sur sa tête.
Les documents soumis au tribunal indiquent que la jeune femme âgée de 22 ans, qui purgeait une peine de 3 ans pour une tentative de vol dans une pharmacie, avait été attaquée à deux reprises par une autre prisonnière et que ces blessures et l'absence de traitement avaient aggravé ses troubles de santé mentale déjà diagnostiqués.
En autres incidents, Camille Strickland-Murphy a essayé de se pendre dans sa cellule, a été hospitalisée puis renvoyée au pénitencier sans que ses proches soient informés de la situation. Elle est morte huit jours plus tard lors de sa deuxième tentative de suicide.
Dans une déclaration, la famille de Mme Park a révélé que cette dernière, une Autochtone de Corner Brook âgée de 38 ans, était arrivée à l'Établissement Nova pour femmes en 2014 et souffrait de problèmes de santé mentale liés à des agressions survenues lorsqu'elle était adulte.
D'après les documents présentés à la cour, Veronica Park a succombé à une pneumonie après avoir visité la clinique de la prison
à huit reprises sans que les deux infirmières en poste eussent jugé bon de consulter un médecin ou de diriger la détenue vers les services d'urgence.
Kim Pate, la directrice générale de l'Association canadienne des Sociétés Elizabeth Fry, a déclaré que ces deux cas laissaient entendre que le SCC n'avait pas suivi les recommandations du jury du coroner en matière de soins de santé formulées à la suite du décès d'Ashley Smith, une jeune fille perturbée âgée de 19 ans morte dans une prison ontarienne en 2007 après avoir noué un morceau de vêtement autour de son cou.