Khadr plaide qu'un de ses juges en appel viole des lois fédérales

La Presse Canadienne
2014-11-07 07:00:00

Selon l'avocat nommé d'office par le Pentagone pour représenter Khadr, Sam Morison, le Torontois a droit à un tribunal composé de membres aptes à siéger, sans quoi la décision d'un tel tribunal pourrait être contestable.
Le juge Pollard, un associé dans un cabinet d'avocats de Wall Street, est l'un des deux civils nommés par la commission militaire pour présider l'appel du jugement de première instance. Me Pollard refuse de se récuser, et il a référé toute question au service des relations publiques de l'armée, qui n'a pas voulu commenter.
Mais dans des documents judiciaires, Me Pollard plaide qu'il agit dans cette affaire à titre de "fonctionnaire spécial" du département de la Défense, et qu'il peut ainsi être juge tout en demeurant avocat au privé.
Omar Khadr a plaidé coupable en octobre 2010, devant une commission militaire à Guantanamo Bay, aux cinq crimes de guerre dont il était accusé d'avoir commis en Afghanistan en juillet 2002, alors qu'il était âgé de 15 ans. Le Torontois a alors été condamné à huit années de prison supplémentaires, et a été transféré ensuite dans une prison canadienne, en Alberta. Il soutient depuis qu'il a plaidé coupable pour pouvoir être transféré au Canada.
Khadr, aujourd'hui âgé de 28 ans, a fait appel l'an dernier de sa condamnation; ses avocats plaident notamment que les gestes qui lui sont reprochés ne constituent pas des crimes de guerre au sens des lois américaines ou du droit international. La procédure d'appel est actuellement en suspens, le tribunal disant vouloir attendre l'issue d'un autre procès avant d'entendre la cause.