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La médaille du Barreau de Québec 2023!

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Camille Dufétel

2023-08-21 15:00:00

La médaille du Barreau de Québec 2023 sera remise à une avocate chevronnée et très engagée. Droit-inc lui a parlé…
Me Lise Malouin. Source: Courtoisie
Me Lise Malouin. Source: Courtoisie
Lise Malouin recevra la médaille du Barreau de Québec lors de la cérémonie du 8 septembre prochain. Devenue avocate à l’âge de 39 ans, Me Malouin est connue pour avoir réalisé plusieurs projets en vue de faciliter l’accès à la justice pour la population. Elle a été bâtonnière du Barreau de Québec en 2002.

Elif Oral. Source: Courtoisie
Elif Oral. Source: Courtoisie
Pour Me Élif Oral, bâtonnière du Barreau de Québec, ce choix était une évidence. Elle rappelle que plusieurs critères gouvernent le choix de la personne et que tous relèvent du haut fait professionnel, de la réputation, de l’implication, de la défense des intérêts de la justice, de l’engagement social…

« Je savais qu’elle avait été bâtonnière du Barreau de Québec, qu’elle demeurait très impliquée dans différents comités du Barreau et qu’elle continuait à avoir un rayonnement extraordinaire, explique-t-elle. Je lui ai parlé pour la première fois de manière plus substantielle lors du souper des anciens bâtonniers, en mars dernier. »

Elle explique que 15 à 20 minutes de discussion avec Me Malouin lui ont suffi à comprendre plusieurs choses: « qu’elle était dotée d’une très vive intelligence et qu’elle avait beaucoup de courage, d’intégrité, d’envergure et de profondeur dans ses pensées ».

« Ça ne prenait pas beaucoup de temps pour se rendre compte que c’était une avocate et une femme d’exception, qui avait réfléchi à beaucoup de sujets et qui s’était engagée dans beaucoup de champs d’action en droit, poursuit-elle. Je me suis dit: ‘voilà une personne que je ne voudrais pas décevoir’.»

Elle a souhaité en découvrir davantage sur son parcours et dit avoir été renversée, notamment par son implication auprès des groupes les plus vulnérables. « Je trouvais qu’elle méritait d’être connue de la communauté juridique de Québec ».

Droit des femmes et droits des démunis

Me Malouin a entre autres été honorée en 2008 comme l’une des 400 femmes ayant marqué l’histoire, dans le cadre de l’activité du 400e de la Ville de Québec baptisé « Hommage aux femmes sur la ligne du temps à Québec… 400 ans, 400 femmes ». En 2009, le Prix Robert Sauvé a souligné sa contribution à la défense du droit des femmes et à la promotion des droits des démunis.

À ce sujet, elle observe que les femmes ont aujourd’hui plus de place dans la profession, mais estime que le télétravail sera peut-être un enjeu à l’avenir.

« Je pense que c’est un petit repli que nous faisons », dit Me Malouin, en entrevue avec Droit-inc.

Elle rappelle l’importance du non-verbal et croit que le télétravail ne permet pas de faire valoir ses talents auprès des collègues et des patrons aussi bien qu’en personne.

Pour elle, mettre en place des semaines de quatre jours ou de quatre jours et demi est beaucoup plus gagnant que le télétravail. De manière plus générale, des horaires très flexibles.

Durant son mandat de bâtonnière de Québec, elle a lancé le projet « Greffe civil en ligne » pour une meilleure accessibilité et une diminution des coûts.

Elle se souvient qu’elle mettait beaucoup l’accent, à l’époque, sur l’importance de se créer une communauté et de s’impliquer pour le Barreau.

Le Barreau du Québec rappelle entre autres que Me Malouin a initié des démarches auprès de l’Honorable juge en chef Pierre A. Michaud pour faire modifier les règles de pratique de la Cour d’Appel. L’objectif: que dans les causes familiales, les parties puissent procéder par voie accélérée, sans mémoires écrits, volumineux et coûteux freinant l’exercice des droits des moins nantis.

Elle se dit fière d’avoir été à l’origine de ce changement très important dans la vie des gens.

« Ce qui me motivait beaucoup, c’était d’essayer de réduire les coûts de la justice, surtout pour les familles qui devaient investir pour réussir à avoir une pension alimentaire », soulève-t-elle.

Nombreux engagements

Membre de différents CA durant sa carrière, Me Malouin s’est impliquée auprès de nombreuses organisations sociales. Elle a créé plusieurs comités: le Comité ad hoc sur la Cour supérieure en matière pénale et criminelle, le Comité sur les expertises psychosociales, mais aussi le Comité sur l'intégration sociale et la justice.

L’avocate en parle comme l’une de ses plus grandes fiertés. « J’ai créé ce comité pour essayer de se pencher sur les personnes qui ont des difficultés psychologiques, psychiatriques, et de voir comment on peut se parler, les juges, les avocats, les médecins, les policiers… Il a permis d’échanger, d’ouvrir la porte et de comprendre ces personnes très vulnérables ».

Son engagement auprès des groupes les plus vulnérables, qui lui a donné envie de se lancer en droit étant plus jeune, est ancrée en elle depuis toujours. L’avocate précise qu’elle a eu un frère en situation de handicap.

« Quand il était à la maison, il faisait rire de lui et ça me blessait énormément. Je me suis portée à sa défense. Quand je voyais quelqu’un de défavorisé, j’étais toujours portée à défendre cette personne et à essayer d’inspirer les gens en leur rappelant qu’ils étaient chanceux et que cette personne aurait certainement choisi d’être autrement.»

De fil en aiguille, elle a décidé, tout en travaillant, d’avoir des enfants et de faire son cours de droit.

« Je trouvais qu’il ne fallait pas juste faire du droit mais également aider les gens à s’en sortir et à essayer de se surpasser et d’acquérir une fierté de soi », ajoute-t-elle.

Elle a eu parmi ses clients, des personnes sans-abri, mais aussi des clients d’affaires ayant tout perdu, qu’elle motivait à reprendre possession de leur vie.

« C’est toujours comme ça que j’ai envisagé ma carrière avec mes clients, d’essayer de prendre le point négatif et d’en faire un tremplin, note-t-elle. Ça fait 56 ans que je travaille et j’ai toujours le goût de me surpasser. Tant qu’on est en vie, on a quelque chose à faire pour aider les gens. »

L’avocate réalise aujourd’hui qu’elle a été très utile aux personnes lorsque, faisant des courses, elle entend à l'occasion : « Lorsque vous m'avez représentée, je me sentais comme une moins que rien, vous m'avez aidée à me relever et à me reprendre en mains, vous m'avez aidée à me redonner confiance et, tel que vous me l'avez recommandé, je me suis inscrite à des cours et aujourd'hui, j'ai regagné mon autonomie ».

Santé mentale

Me Malouin estime toutefois qu’il y a encore aujourd’hui beaucoup à faire pour aider les gens, mais aussi les avocats.

« C’est difficile, pour les avocats et les avocates de nos jours, de maintenir une bonne santé mentale, remarque-t-elle. C’était un sujet tabou autrefois. Je suis contente parce qu’aujourd’hui au moins, on délie les langues. J’encourage les gens à ne pas avoir peur de se livrer et à trouver des points d’ancrage autour d’eux. »

Elle évoque par exemple le soutien entre collègues, du parrainage pour s’entraider. « On n’a plus le temps de penser aux autres aujourd’hui, et je trouve ça déplorable ».

Elle se dit quoi qu’il en soit émue de recevoir cette médaille. Me Oral rappelle que celle-ci remise à la rentrée judiciaire, considérant son caractère significatif, et qu’il s’agit d’une médaille discrétionnaire.

« C’est une distinction qui vise à reconnaître et récompenser un avocat, un juriste, qui a fait montre de générosité au-delà des conventions de la profession, à travers son implication », souligne-t-elle.

Un parcours bien rempli!

-Barreau 1990, Me Malouin a au départ suivi des formations en sciences politiques, en administration et en gestion du personnel, et occupé des emplois en lien avec domaines.

-Elle a débuté sa carrière au sein du contentieux civil du Centre communautaire juridique de Québec, au bureau Centre-Ville jusqu’au mois d’août 2016, et a plaidé devant les différents tribunaux civils et administratifs.

-L’avocate émérite a reçu durant sa carrière le Prix Femme de Mérite de la YWCA, catégorie affaires et profession, ainsi que le Mérite Christine-Tourigny du Barreau du Québec, pour récompenser son engagement envers la profession, son engagement social et sa contribution à la profession des femmes dans la profession.

-En 2011, l'Association des diplômés de l'Université Laval la désigne « Diplômée influente de l'Université Laval ». Elle a par ailleurs été notamment récipiendaire de la Médaille du lieutenant-gouverneur pour mérite exceptionnel en 2019.

-Parmi ses faits marquants, elle a été membre fondatrice et présidente de l’Association des familialistes du Québec et présidente de la Maison de la Famille DAC de Québec.

-Me Malouin a par ailleurs été gouverneure émérite de la Fondation du Barreau de Québec de 2008 à 2015 avant de devenir Gouverneure à vie depuis 2016.

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1 commentaire
  1. Michel Barakatt
    Michel Barakatt
    il y a un an
    Avocat
    Bravo Lise!
    Amplement mérité!--text--

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