L’art de séduire avec une Smart

Daphnée Hacker-B.
2015-07-17 15:00:00

Appuyant le poing fermement sur la table, l’avocat de formation est convaincu et convaincant : l’avenir du transport réside dans le partage des véhicules, du moins pour les zones densément peuplées. « Les gens à l’aise avec les nouvelles technologies sont en général très favorables, ils comprennent que pour les courts déplacements, c’est la clé », lance le juriste.
Faire la promotion de Car2Go à Montréal et mettre sur pied l’équipe, c’est le rôle de Me Lavoie depuis près de deux ans. L’entreprise, filiale du constructeur allemand Daimler, est déjà présente dans plus de 30 villes et prend de l’expansion à Montréal à une vitesse fulgurante depuis son implantation à l’automne 2013.
Pour assurer le succès du produit, Me Lavoie a dû apprendre l’art de la vulgarisation, constamment sollicité par les médias pour expliquer en quoi consiste Car2Go. Un art bien différent de celui qu’il pratiquait comme avocat à la direction des affaires juridiques et législatives du Ministère de la Justice durant trois ans ou comme conseiller juridique pour le fabricant d’éoliennes Enercon, où il a travaillé de 2012 à 2013. Ce qui l’a motivé à faire ce grand virage de carrière ? Droit-inc lui a posé la question.
Droit-inc : Pourquoi avoir renoncé au droit?

Qu’est-ce que Car2Go vous apporte de plus que vos emplois précédents?
Des tâches très diversifiées, de la gestion des ressources humaines aux enjeux technologiques, en passant par les relations publiques et le marketing. Je touche directement à tous ces secteurs. Quand j’étais avocat, tant à Enercon qu’au ministère de la Justice, je touchais à plusieurs dossiers divers, mais toujours d’un point de vue juridique, c’est là la grande différence.
Vous avez étudié en droit, en plus d’avoir un MBA. Mais aucune formation en communication… Est-ce difficile de faire des relations publiques ?
C’est tout un art je dirais ! J’ai découvert le monde de la persuasion grand public, bien différente de celle en droit, où on s’adresse à un interlocuteur qui a souvent passé des heures à lire le dossier. Chaque mot doit être bien pesé, car ils peuvent avoir un grand impact sur la réputation de la compagnie. Quand je rencontre un politicien, un journaliste, ou un futur membre Car2Go, le principe est le même : je dois concocter rapidement un message clair et digeste, et en quelques phrases-clé leur faire comprendre le service et ses bénéfices.
Justement, quels sont les bénéfices ?

En quoi votre formation en droit vous aide dans vos fonctions à Car2Go ?
Premièrement, ça permet de ne pas être intimidé par les documents et le jargon juridique. Montréal et ses arrondissements rendent l’implantation du service complexe, puisqu’il faut se faire accorder la vignette universelle par chaque mairie (qui permet aux utilisateurs de se stationner presque partout). Deuxièmement, le droit nous aide a avoir un esprit très critique, à constamment regarder l’autre côté de la médaille et à bien considérer tous les risques avant de prendre une décision.
Est-ce que vous avez fait une croix sur votre carrière d’avocat, ou vous restez ouvert à l’idée de pratiquer à nouveau le droit un de ces jours ?
Je n’écarte aucune possibilité, on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. J’aimais beaucoup ce que je faisais comme avocat, mais Car2Go m’a approché et leur projet prometteur m’a convaincu d’embarquer. Peu importe le travail, je reste persuadé que le plus important, c’est d’être inspiré par ce qu’on fait.