Le retour à temps plein de l'avocat Di Iorio
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Delphine Jung
2018-04-27 14:30:00
![Me Nicolas Di Iorio a annoncé mercredi qu’il quittera la Chambre des communes](https://gvm.nyc3.digitaloceanspaces.com/store/uploads/public/di/article/22422__Nicolas_Di_Iorio.jpg)
Élu en octobre 2015 face à une autre avocate, Me Rosannie Filato, cet avocat spécialisé en droit du travail et de l’emploi va retourner exercer à temps plein au sein du cabinet Langlois. Il y est co-chef de l'équipe de droit du travail et de l'emploi.
Pour Droit-inc, le député est revenu sur sa carrière en politique et ses projets futurs, dont celui de pratiquer le droit pendant encore… 50 ans !
Droit-inc : Vous avez été élu député libéral en 2015, qu'est-ce qui vous avait poussé vers la politique ?
Nicola Di Iorio : Lorsqu'on m'avait approché, je ne voulais pas devenir député. Je répondais que j'étais l'homme le plus heureux du monde, qu'on pouvait me demander n'importe quoi, mais pas ça. Par contre, à l'époque, il y avait un gouvernement conservateur en place et je connaissais Justin Trudeau depuis plusieurs années. Son père avait été mon collègue de travail. Justin Trudeau voulait avoir quelqu'un qui faisait partie de la communauté d'affaires, engagé dans la société et reconnu dans le milieu juridique. Alors dans ces circonstances, j'ai fait le saut. J'ai entrepris un cheminement pour reconquérir le comté qui avait été presque perdu en 2011.
Quels ont été vos objectifs en tant que député ?
Le premier était la prolongation de la ligne bleue, très importante pour mon comté. Deuxièmement, l'enjeu de la prévention de la conduite avec facultés affaiblies était très important pour moi. Je voulais mettre sur pied cette semaine du même nom. Un autre enjeu fondamental était celui de la direction de la Cour suprême. Je voulais qu'il y ait la plus haute des rigueurs dans le choix de la personne qui allait y être nommée. C'était primordial pour l'avenir du pays. J'ai travaillé d'arrache-pied pour arriver au résultat auquel nous sommes arrivés. Enfin, je suis très fier de mes origines italiennes, alors je voulais aussi créer le mois du patrimoine culturel italien. Le dossier sur la fiscalité des petites entreprises me tenait également particulièrement à cœur.
Quel est le souvenir le plus marquant de votre carrière politique ?
Quand j'ai proposé la création de la Semaine nationale de la prévention de la conduite avec facultés affaiblies, les réactions ont été curieuses. Il y a des gens qui disaient que je proposais cela parce que j'étais un député libéral, que je me sentais coupable puisque le cannabis allait être légalisé. Donc j'ai dû prendre mon bâton de pèlerin. Même dans mon propre caucus, il y avait des gens qui n'étaient pas convaincus. J'ai dû les convaincre un par un. Après le vote, quand j'ai constaté qu'il y avait 295 voix pour et aucune contre, et que les gens de l'opposition et du gouvernement m'ont applaudi chaleureusement, j'étais très heureux.
Dans votre carrière politique, comment le droit vous a aidé ?
La droit a été un secours précieux et inestimable. La politique, le système parlementaire, le régime démocratique que nous avons, tout ça constitue une machine extrêmement complexe, à multiples variables, qui évolue dans plusieurs dimensions et à travers un immense territoire. Avoir été professeur de droit, avoir pratiqué le droit, m'a donné la main sûre.
Et à l'inverse, pensez-vous que votre carrière politique va vous aider pour votre retour à temps plein au cabinet Langlois ?
De manière extraordinaire ! Ce que j'ai appris dans ces trois années est l'équivalent de trois doctorats en sciences politiques.
Qu'est-ce qui va le plus vous manquer de votre carrière de député ?
Cette camaraderie fraternelle qu'on développe avec les collègues… On devient très attaché les uns avec les autres. J'ai développé de belles amitiés des deux côtés de la ligne. Je considère chaque membre de mon caucus comme un ami ou une amie, mais aussi comme un frère ou une sœur.
Pensez-vous un jour revenir en politique ?
Ma prédiction est que je vais pratiquer le droit pendant encore 50 ans ! Je suis un homme qui a beaucoup d'énergie et d'enthousiasme, j'aime vivre la vie avec émotions et ces émotions-là constituent un puissant carburant. Il y a une chose dont je suis sûr, c'est que je vais continuer à servir mon pays et si je dois le servir à nouveau comme député, je le ferai le moment venu. En attendant j'ai beaucoup d'autres choses à faire.
Avez-vous des projets ?
Je suis en train de créer une fondation destinée à développer la recherche et la science pour éviter les fatalités causées par la conduite avec facultés affaiblies.
Quelque chose à ajouter ?
Droit-inc a été un très bon compagnon pour moi durant mon passage. Étant souvent absent et à l'extérieur, Droit-inc me gardait ancré dans la réalité.