Moins de dépenses, plus de technologies
Didier Bert
2021-05-13 13:15:00
Et ils ont plutôt bien réussi à préserver leurs résultats financiers. Alors qu’ils ont enregistré une baisse de 2% de la demande de services en 2020, paradoxalement, les bénéfices par associé ont augmenté de 5,8%, souligne le Legal Executive Institute de Thomson Reuters.
Ces résultats ont été obtenus en compressant les dépenses. Les effectifs ont été réduits. Les frais de bureau ont été coupés d’environ 25%. Des postes budgétaires importants, comme les dépenses de recrutement, de développement commercial et de marketing ont chuté de plus de 40%.
Puisqu’ils ont fait preuve d’efficacité et de rentabilité en période de crise, les cabinets de taille moyenne s’attendent à conserver ces capacités au cours de la période de reprise économique qui débute.
Mais désormais, il est temps de penser à la croissance, et pas seulement aux restrictions budgétaires.
Investir en techno
Les cabinets de taille moyenne devront donc retrouver le chemin de la dépense. Mais ce ne sera pas un retour au passé: les budgets de demain ne seront plus ceux d’avant la Covid-19.
La croissance d’après-crise reposera sur l’adoption définitive d’outils technologiques, capables de soutenir la croissance à venir avec une productivité démontrée. Durant la pandémie, une partie des coupes budgétaires a consisté à diminuer les effectifs du personnel de soutien.
Ces suppressions pourraient bien être définitives, des postes de soutien étant remplacés par des technologies. Le télétravail a fait la preuve que la technologie peut effectuer des tâches auparavant réalisées par des assistants, ou même carrément supprimer ces tâches.
Ce virage technologique a été amorcé durant la crise, puisque les cabinets ont augmenté de 4,8% leurs dépenses en nouvelles technologies, alors que le total de leurs dépenses diminuait de 45%, rappelle le Legal Executive Institute. Tous les outils numériques permettant de travailler à distance, comme les ordinateurs portables et les réseaux privés virtuels, sont devenus les investissements prioritaires des avocats.
À présent, les cabinets de taille moyenne sont prêts à passer au palier technologique suivant, en adoptant les outils numériques de gestion de projets juridiques, des outils de collaboration et d’automatisation des documents, ou encore d’analyse de la gestion.
Quant au personnel de soutien, parti durant la crise, ou qui a vu ses tâches menacées par la technologie, le retour à la croissance pourrait lui permettre de saisir des opportunités de se tourner vers des emplois à forte valeur ajoutée, offrant davantage de productivité. Pour bénéficier eux aussi de ces opportunités, les cabinets devront alors miser sur la formation.