Prise d’otages au Mali: Me Boivin raconte

Agence Qmi
2015-11-24 09:26:00

« La personne me dit sur la ligne: “Pierre, je viens de recevoir un courriel à l’effet que l’hôtel est sous attaque, alors on est mieux de mettre fin à l’appel pour que tu te places en mode sécuritaire” », a expliqué l’avocat au chef d’antenne Pierre Jobin, de TVA Québec.
Instinct de survie
Barricadé pendant une dizaine d’heures dans sa chambre, l’expert en gaz et en pétrole avait prévu un plan B si jamais sa porte était défoncée par les assaillants. En mode « survie », il a dû faire des choix.
Quelque 80 otages ont été évacués dans les premières heures.
« On pense à ceux qu’on aime. L’instruction était de ne pas ouvrir la porte à moins que le mot de code ne soit dévoilé. Ça pouvait être les terroristes », a-t-il précisé au cours de cette entrevue.
Pendant une longue période, les communications ont été rompues avec ses proches. Ces moments ont été très pénibles, dit-il.
« Quand l’armée française m’a évacué, j’ai vu des corps dans des sacs orange. Ce fut de loin la partie la plus difficile parce que je savais que des familles ne reverraient pas des êtres chers.»
Poursuivre ses voyages
Pour l’instant, Pierre Boivin n’a pas l’intention de cesser ses missions à l’étranger même s’il n’est pas au Sénégal ces jours-ci comme prévu.
« Il n’est pas question d’arrêter. Je suis chanceux d’être en vie. On se sent privilégié. Voir un spécialiste est probablement une bonne idée. C’est sûr que je vais le faire », a-t-il conclu, soulignant aussi toute sa reconnaissance aux héros qui affrontent les balles pour sauver des vies.
Compatriotes
Deux autres Québécois sont sortis indemnes de cette attaque survenue la semaine dernière.
Maxime Carrier-Légaré, employé de l’Assemblée nationale basé à Paris, et Patrice Martin, ancien président de la Société de transport de l’Outaouais, sont aussi sains et saufs.