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Une déclaration de l’avocat de la FTQ-C provoque la stupeur

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La Presse Canadienne

2014-11-12 07:00:00

La FTQ-Construction semble n'avoir aucun problème à traiter avec des entrepreneurs liés au crime organisé, tant qu’ils respectent les conventions collectives a laissé entendre l’avocat de la centrale...
Me Robert Laurin, avocat de la FTQ-Construction
Me Robert Laurin, avocat de la FTQ-Construction
L’avocat de la FTQ-Construction, Me Robert Laurin, a provoqué la stupeur de la juge France Charbonneau mardi matin, alors qu’il présentait le mémoire et les recommandations de la centrale syndicale.

Il a en effet expliqué qu’il n’était pas prévu que la FTQ-Construction ferme la porte à des entrepreneurs liés de près ou de loin au crime organisé, tant que ces derniers respectent les conventions collectives de l’industrie de la construction.

« On va s'assurer que les conditions de travail sont respectées, que ce soit le crime organisé ou pas », a-t-il déclaré.

« Donc il n’y pas de problème à faire affaire avec des gens du crime organisé s'ils respectent les conventions de travail? », l’a interpellé la juge Charbonneau.

« Ce n'est pas ce que j'ai dit », a d'abord répondu Me Laurin, avant d'ajouter: « On ne peut pas dire, lui on ne lui parle pas parce qu'il est du crime organisé [...]. Ce n’est pas vrai qu'on va faire une enquête à chaque fois pour savoir jusqu'à quel point il connaît telle personne, jusqu'à quel point il est dans le crime organisé », a répondu Me Laurin.

« Quand on fait affaire avec ces gens-là on le fait uniquement sur les relations de travail », a-t-il poursuivi, précisant qu'il fallait toutefois s'abstenir de développer des « relations personnelles avec ces gens-là ».

« Vous savez que l'argent du crime organisé vient souvent du blanchiment d'argent de la drogue », a souligné la juge Charbonneau. «J e ne vois pas ce qu'on pourrait y faire », a rétorqué Me Laurin, ajoutant qu’il ne fallait pas « laisser le crime organisé s’infiltrer ».

Pas de crime organisé à la FTQ-C

Un peu plus tôt, Me Laurin a aussi banalisé les liens qu’ont pu entretenir certains hauts dirigeants de la FTQ-C – comme l’ex-DG Jocelyn Dupuis – avec le crime organisé.

« Bon, il y a des gens de la structure qui ont fréquenté des gens liés au crime organisé, on ne peut pas passer ça sous silence », a-t-il fini par concéder, après avoir martelé: « Le crime organisé n'a pas infiltré la FTQ-C, il ne contrôle en rien la FTQ-C [...]. Il n’y a pas de crime organisé à la FTQ-Construction. On vit avec les démons du passé ».

Selon l’avocat, l’organisation syndicale est devenue « une cible à abattre », alors que les mentalités ont pourtant changé, a-t-il rappelé.

À titre d’exemple, il a souligné que la nouvelle direction de la FTQ-construction ne fréquentait plus de « gens louches » puisque ce genre de proximité est mal vue.

Grève

Il a mis en garde la commission Charbonneau contre l’instauration de nouvelles lois qui encadreraient les relations de travail dans le milieu de la construction.

« C'est pas vrai qu'on va éloigner la FTQ-C du crime organisé avec des dispositions législatives. Faut que ça vienne d'un changement d'attitude à l'interne [...]. Sinon ça va remettre en question et en danger toutes les conditions de travail », a-t-il relevé.

Me Laurin a même lancé un appel à la prudence afin de ne pas déclencher des grèves dans l’industrie de la construction.

« C'est facile d'adopter des dispositions contraignantes, mais ceux qui vont en payer le prix, ce sont les travailleurs », a-t-il insisté.

En début de soirée, par voie de communiqué, Me Laurin a tenu à rappeler que «l a FTQ-Construction ne fait pas affaire avec le crime organisé. Le mandat principal de la FTQ-Construction est de faire respecter des conventions collectives ».

« Les enquêtes concernant le crime organisé sont sous la responsabilité des autorités, pas des syndicats », a-t-il conclu.
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