Un monde compliqué décomplexifié

Le port du niqab dans les lieux publics, la Commission Bouchard-Taylor et les accommodements raisonnables, les populations marginalisées et le droit des enfants, l’intolérance et les abus faits aux femmes sont les sujets de prédilection de la professeure Pascale Fournier.

La présence médiatique de la professeure vient ainsi d’être couronnée du ''Prix du Recteur de l’Université d’Ottawa pour l’excellence en relations médiatiques'', en reconnaissance de son apport à la réputation de l’institution. Ce prix, accompagné d'une bourse de 5 000 $, lui a été remis le 18 octobre lors de la réception en l’honneur des lauréats de prix d’excellence en recherche et en enseignement.

Parmi les 4 000 membres du personnel enseignant de l’Université, Mme Fournier s’est fortement distinguée. Selon le gestionnaire des relations avec les médias Vincent Lamontagne, le jury composé d’un comité de journalistes était unanime à s’entendre sur la candidature de Mme Fournier. « Elle a le don d’enseigner en dehors d’une salle de classe, de prendre son expertise et réussir à la mettre au service de la population », déclare le gestionnaire.

Loin d’être tout blanc ou tout noir, comprendre la vie, c’est percevoir et accepter sa complexité. À titre d’experte, la professeure Pascale Fournier intervient fréquemment pour expliquer les subtilités latentes des situations juridiques.

« Au quasi quotidien, les juges répondent à la complexité du monde dans lequel on vit. De nos jours, on naît à un endroit, on se marie à un autre, on déménage, on se divorce ailleurs et il y a aussi toutes les situations d’immigrations », résume ainsi la principale intéressée.

Quand Pascale Fournier donne une entrevue, elle garde en tête de faire réfléchir sur le droit et non seulement de se contenter de décrire une situation juridique donnée. « Quand j’ai commencé mon doctorat il y a une dizaine d’années, mon sujet n’intéressait à peu près personne. Depuis les années post 11 septembre, l’Occident cherche des repères et vit une véritable obsession d’identifier ses valeurs », note la professeure.

Selon Mme Fournier, le droit doit permettre de relever les défis propres au monde globalisé actuel. Son point de vue contestataire la mène à être critique du profilage et à dénoncer la tension entre la justice et la redistribution dans la société. « Il faut s’intéresser aux gens. Quand certains mouvements politiques prônent des concepts identitaires sans égard à leur impact sur le terrain, je trouve qu’il s’agit d’une façon insidieuse de reléguer certaines personnes dans la sphère privée et de les exclure de la redistribution sociale et économique », estime la récipiendaire.

En attendant un prochain événement médiatisé comme une révolution arabe, une décision de la Cour suprême du Canada ou un débat sur la place de la liberté de religion, Pascale Fournier travaille activement sur ses recherches en France, en Angleterre, en Allemagne et en Israël.

Note: cet article a été publié sur le site de la Faculté de droit de l'Université d'Ottawa. Il est reproduit ici avec l'autorisation de la Faculté.