Amélia sur le CA de Soccer Canada
Céline Gobert
2013-06-17 14:15:00
« Être la première femme québécoise francophone à être élue au conseil d’administration de l’Association de soccer canadienne… C’est un très grand privilège…»
Cette nomination est, selon cette avocate chevronnée en la matière, le fruit d’un travail de « très longue haleine». Voilà plus de dix ans, confie-t-elle à Droit-Inc, qu’elle travaille et fait des recherches sur le droit du sport.
Sur le site de l’Association, on peut d’ailleurs y lire que: ”Amelia Salehabadi-Fouques a été nommée pour un terme de trois ans au conseil d'administration. Elle détient une expertise mondiale en lois du commerce international et en lois des sports ainsi qu'une forte expérience comme en tant que membre d'un conseil d'administration pour diverses organisations nationales et internationales. Salehabadi-Fouques, nommée sur la liste canadienne « Qui est qui? » en 2003, enseigne en Loi des sports à l'Université de Montréal et est l'auteur d'un livre sur les lois sportives au Québec qui sera publié bientôt.”
« Une telle reconnaissance par mes pairs et à ce niveau là… cela me fait particulièrement plaisir», dit la l’avocate, qui a été « chaudement recommandée par un avocat dont j’ignore le nom» à deux membres du CA dont Me Marcel Aubut.
Qu’il s’agisse de soccer ajoute encore plus à sa joie… En effet, élevée à Munich, tout près du Bayern, l’avocate confie être tombée dans l’univers du football dès l’âge de trois ou quatre ans.
Tomboy
Quand tous les jeunes de son âge affichaient des posters de chanteurs, ses murs à elle arboraient fièrement Platini et les stars- italiennes, brésiliennes- du ballon rond. Me Salehabadi Fouques ne le cache pas : elle a toujours été, malgré les apparences, un véritable ‘tomboy’, attirée par les trucs de mecs.
Pour preuve : elle a même son brevet de pilote d’avion, confie aimer la vitesse, le sport,
« Nous les femmes ont va amener beaucoup de transparence dans le sport et le droit.»
C’est d’ailleurs son grand challenge : plus de transparence. Que ce soit sur le plan du dopage, des finances, ou des « histoires de paris»
Selon celle qui est aussi la Présidente de l’Association Lex sportiva, les gens qui disent qu’il n’y a pas de droit du sport «ne savent rien», et «n’ont rien lu».
C’est un peu pour contrer tous ces a priori qu’elle travaille en ce moment même à l’écriture d’un « gros livre » et d’un autre « tout petit, tout mignon» sur ce sujet. Pour rappeler à la population, par exemple, que les organisations sportives ne sont pas publiques mais privées.
« Le gouvernement ou la Ministre n’ont pas à intervenir (…) J’aimerais éduquer un peu les gens pour éviter qu’ils aient de fausses impressions sur le sport. Une sorte de droit du sport pour les nuls.»
Turban
Le sport, selon cette passionnée, doit surtout rester un vecteur de «belles valeurs».
« Il faut que tout le monde comprenne que les luttes ne servent à rien, que la cohésion se fait là.
Le sport cela doit rester : ‘Amusons-nous et que le meilleur gagne’.»
La polémique médiatisée autour du port du turban, elle ne peut pas vraiment en parler, dit-elle.
« Mais j’espère qu’une solution va être trouvée car, in fine, c’est les joueurs qui en pâtissent et personne n’est d’accord avec cela». (La Fédération québécoise de soccer a levé l’interdiction du port du turban samedi dernier)
Son propre fils, joueur AAA (Ligue de Soccer Elite du Québec), est d’ailleurs lui-même « affecté par cette histoire là», confie-t-elle.
« Le sport doit enlever le plus de frontières et non pas en mettre. J’y crois profondément.»
Quant à l’avenir ?
« Je souhaite mettre le Québec sur la mappemonde de l’excellence du droit du sport.»