Congédiée pour déloyauté pour quelques mots de travers

Agence Qmi
2015-08-07 14:00:00

Le 18 avril 2013, la caissière Nancy Beaulieu discutait avec un client du Provigo qui était sur le point de payer ses achats. Elle lui a demandé s’il avait fréquenté le Walmart de Joliette depuis que la rénovation de cet établissement.
Le client a répondu par l’affirmative. Nancy Beaulieu a ensuite mentionné que les prix sont moins chers chez le compétiteur, en donnant en exemple les prix d’un fromage dans chacun des deux commerces.
Le client, « choqué par les propos de la réclamante », a informé la copropriétaire du Provigo. Celle-ci a décidé de suspendre Nancy Beaulieu, sans solde, du 19 avril au 10 mai 2013. Le 25 avril, elle a été congédiée.
Nancy Beaulieu était représentée par le Syndicat des travailleurs et travailleuses unis de l'alimentation et du commerce, local 500 qui a déposé un grief pour contester le congédiement. L’affaire s’est retrouvée entre les mains d’un arbitre de griefs.
« Une faute odieuse »
Au moment de son congédiement, Nancy Beaulieu travaillait comme caissière à temps partiel depuis 18 années et son dossier disciplinaire était vierge.
Devant l’arbitre, elle d’abord nié les faits. « Elle a par la suite admis qu’il était possible que le 18 avril 2013, elle ait souligné à un client qu’elle avait déjà acheté du fromage chez Walmart et qu’elle l’avait payé 3 dollars de moins que chez l’employeur », écrit l’arbitre. « Selon elle, elle n’a toutefois jamais incité ce client à aller y faire ses achats.»
Pour l’employeur, il s’agissait d’un manque de loyauté, mais le syndicat estimait que le congédiement représentait une sanction abusive.
Le 13 mars 2014, l’arbitre a donné raison à l’employeur. « Non seulement les entreprises de taille moyenne, comme l’employeur, doivent désormais compter des géants tels Walmart parmi ses concurrents, mais elles doivent de plus consentir à leurs salariés syndiqués des conditions de travail largement supérieures à celles offertes par les grandes surfaces à leurs salariés non syndiqués. Dans un tel contexte, la déloyauté d’une caissière ne constitue non seulement une faute grave, mais également une faute odieuse.»
Le syndicat a rapidement demandé à la Cour supérieure d’annuler le congédiement, en soutenant que l’arbitre a commis des erreurs.
La Cour a maintenu la décision de l’arbitre. « Il est impensable qu’une caissière qui sert un client, au moment où il paie pour ses emplettes, lui dise que certains produits qu’il achète sont moins chers chez un compétiteur », a écrit le juge Michel A. Pinsonnault dans sa décision datée du 4 août.
N'importe quoi?!!
il y a 9 ansElle aurait volé son employeur d'un paquet de fromage qu'elle aurait eu une sanction moins sévère. N'importe qui de nos jours peut constater si les prix sont moins chers à un endroit particulier. Si les consommateurs vont chez Provigo, ce n,est certainement pas parce qu'ils ne savent pas que les prix sont moins chers ailleurs. Trop souvent, c'est parce qu'ils n'ont pas le choix. Il existe des sites web qui comparent les prix des produits et services. il est facile de les utiliser. Mais il n'est pas toujours facile pour des personnes âgées par exemple de se déplacer, et elles sont "prisonnières" du supermarché qui est le plus proche (même en connaissant les endroits où les prix sont plus bas). La concurrence est un argument ridicule pour justifier un tel jugement. C'est du n'importe quoi.
Reste en plus à savoir qui est le Le client, « choqué par les propos de la réclamante », a informé la copropriétaire du Provigo...jamais vu ça..il est probablement parti faire des achats chez Wal-mart de toutes façons.
Isabelle
il y a 9 ansQue l'information sur les prix soit publique, et que les consommateurs "magasinent" leurs achats n'a rien à voir à l'affaire.
C'est comme les taux horaires des avocats.
Ouvrez un cabinet.
Puis entendez votre "junior" ou votre adjoint dire ouvertement à vos clients de votre employeur qu'ils peuvent se procurer les mêmes services juridiques pour moins cher chez le concurrent.
Vous ne voyez pas de problème? En tant que proprio vous êtes ouvert à ça ?
Me semble ...
Et si j'étais une cliente et que je respectais votre cabinet, je vous mettrais certainement au courant de la situation.
Anonyme
il y a 9 ansContrairement à vos prétentions Me : si elle avait volé un paquet de fromage, le congédiement aurait été encore plus facile à justifier.
Anonyme
il y a 9 ansOh que non, pas pour un paquet de fromage après plusieurs années. Ce temps est révolu!
Anonyme
il y a 9 ans"...elles doivent de plus consentir à leurs salariés syndiqués des conditions de travail largement supérieures à celles offertes par les grandes surfaces à leurs salariés non syndiqués. Dans un tel contexte, la déloyauté d’une caissière ne constitue non seulement une faute grave, mais également une faute odieuse."
Bon, c'est la faute au syndicat...
Est-ce qu'on s'en va vers une qualification différente de la faute en fonction du statut de syndiqué (ou non) d'un travailleur ?
Me Daniel Atudorei
il y a 9 ansEt la c'est dans la presse. Bravo. Provigo a visiblement les mêmes conseillers que le CA du Barreau.
Anonyme
il y a 9 ansProvigo a justement gagné sa cause? Malgré le tollé à l'encontre de la décision de cette entreprise? Malgré tous les défenseurs de cette dame qui étaient pourtant certains qu'elle gagnerait.
Vous voulez vraiment faire des parallèles?
Anonyme
il y a 9 ansDes conseillers qui vont donc les faire gagner?
Anonyme
il y a 9 ansElle soutient avec ferveur l'économie de marché à la sauce néolibérale, dont un des dogme veut que les acteurs sont en mesure de prendre des décisions rationnelles puisqu'ils sont bien infomés (à moins que la notion de "bonne information" s'arrête là où débute les intérets du capital...)
GBS
il y a 9 ansCe qui serait aberrant, c'est qu'un employeur soit obligé de garder à son emploi une employée qui recommande aux clients d'aller acheter ailleurs.
Anonyme
il y a 9 ans"Au moment de son congédiement, Nancy Beaulieu travaillait comme caissière à temps partiel depuis 18 années et son dossier disciplinaire était vierge."
Le dossier ne parle que d'un seul client a qui elle aurait parlé...et vous dites "une employée qui recommande aux clients d'aller acheter ailleurs". WOW rien de moins...AUX CLIENTS....RECOMMANDE...c'est de la désinformation pour ne pas dire de la déformation.
Je vais dire comme le premier commentaire. Voler son employeur aurait eu des conséquences surement moins grave...
anonyme
il y a 9 ansLa peine de mort pour si peu après 18 ans de service et un dossier vierge....décision manifestement déraisonnable de la part de l'arbitre et du juge.....issue possible?...Si c'est le résultat que l'on souhaite avoir....La Cour d'appel devrait intervenir pour ramener 'arbitre et le juge sur terre!!.....
libre penseur
il y a 9 ansDécision aberrante de l'arbitre suivi de celle du juge...la peine de mort pour une employé avec 18 ans de service et un dossier vierge pour une faute de cette nature.....il est à souhaiter que la Cour d'appel rappelle à l'ordre l'arbitre et le juge......
Anonyme
il y a 9 ansÇa fait donc bien 1972!