Dans la tête des criminels

Agence Qmi
2015-02-10 13:00:00
Selon lui, une perte de contact avec la réalité assez grave pour mener à un acquittement pour raisons de troubles mentaux laisse une trace dans le cerveau. Il s’agit d’une sorte de cicatrice qu’il serait possible d’analyser scientifiquement plutôt que de laisser des psychiatres en débattre devant un juge.
« Quelqu’un qui a un trouble mental a un problème au cerveau », explique le chercheur. Il avance donc que, par défaut, lorsque l’individu souffre de problèmes mentaux suffisamment graves pour perdre le contact avec la réalité, ça doit paraître quelque part dans sa boîte crânienne.
« Pour tuer, il faut que tu ne sois pas bien. Mais la vraie question est de savoir si ton problème mental t’empêche d’être responsable de tes actes ou si tu es simplement un délinquant », poursuit-il.
Christian Joyal considère que les neurosciences permettraient d’avancer des faits plutôt que des impressions, comme c’est le cas avec les psychiatres.
Cicatrices révélatrices

Le chercheur affirme qu’on peut reculer dans le temps et remonter au moment d’un crime, mais pas avec une précision absolue.
« Le défi reste de savoir dans quel état la personne était au moment du crime. La personne peut être schizophrène et délinquante à la fois. C’est là que ça devient mélangeant. Au moment du crime, était-elle en période de crise de schizophrénie ou est-ce simplement sa délinquance qui lui a fait poser son geste? »
Le cas de Guy Turcotte
Christian Joyal n’a jamais rencontré Guy Turcotte, Sonia Blanchette ou encore Luka Rocco Magnotta, dont les causes ont été marquées par la question de responsabilité criminelle. Il se garde donc d’émettre une opinion sur ces dossiers précis.
« Les gens qui perdent le contact avec la réalité sont détruits quand ils réalisent qu’ils ont causé du mal. Ils ont vraiment besoin d’aide. Ce qu’on pourrait faire, c’est aller voir si le cerveau a une signature psychotique.»