Les avocates de RSS s’unissent

Theodora Navarro
2016-06-23 10:15:00

Derrière cette initiative, il y a deux avocates : Me Isabelle Gauthier-Brancoli et Me Gabrielle Ferland. D’où est née cette initiative? Et à quoi va-t-elle servir? Droit-inc s’est entretenu avec elles.
Droit-inc : Comment est née cette initiative?
Me Isabelle Gauthier-Brancoli : D’une autre initiative! J’ai convaincu RSS d’encourager ma participation à la formation L’effet A, dont Me Isabelle Hudon, de la Financière Sun Life, a été l’initiatrice. Il s’agit d’une formation de 100 jours, hier soir était le dernier soir de la troisième cohorte dont je fais partie. Nous avons suivi des ateliers, des conférences, autour de la confiance en soi, de l’ambition, de la prise de risque, etc. Ma mentor était Isabelle Hudon elle-même et elle m’a donné beaucoup d’outils, elle a été une grande source d’inspiration pour moi. Je partageais régulièrement des textes ou des choses que l’on nous communiquait à Gabrielle, et l’on s’est rendu compte que transposer ce type d’initiative à notre cabinet pouvait être une excellente idée.
Pourquoi un tel projet est-il important?
Me Gauthier-Brancoli : On pense que les femmes opèrent mieux dans un environnement de solidarité. Gabrielle et moi sommes vraiment convaincues de ça. Et le projet a d’ailleurs été très bien accueilli. Plus le taux d’engagement est élevé, plus le taux de rétention est important. En d’autres termes, plus on donne aux femmes un sentiment d’appartenance, plus il y a de chances qu’elles restent dans la firme et s’y investissent. Il faut savoir cependant que RSS est déjà très impliqué dans ce type de processus. Le nombre de femmes avocates est assez équivalent au nombre d’hommes, et au niveau des associés, il y 23 femmes pour 32 hommes, ce qui fait un bon 40%. Pour nous, RSS au féminin s’inscrit dans les valeurs corporatives de RSS en général.
Qu’est-ce que RSS au féminin, de façon pratique?

Quelles sont les préoccupations des femmes avocates aujourd’hui?
Me Ferland : Les mêmes, probablement, que dans tous les secteurs : la conciliation travail-famille, mais aussi le fait que les facultés de droit accueillent beaucoup de femmes alors que l’on retrouve finalement peu de femmes à des postes exécutifs au niveau juridique. Il n’y a pas une raison à cela, il y en a plein, elles sont propres à chaque femme. Mais ces préoccupations vont représenter nos deux axes principaux d’action.
Me Gabrielle Ferland exerce également en droit des assurances et responsabilité civile. Entrée chez RSS en 2013, elle y a débuté en tant que stagiaire avant de se joindre au groupe de pratique droit des assurances. Barreau 2015, elle est diplômée de l’Université de Montréal.
Anonyme
il y a 8 ansCa fait 50 ans que les femmes s isolent en se regoupant et en se coupant des hommes. A date, ca a donne des resultats moyens. Me semble qu a l heure ou les gens les plus avances en matiere d inclusion recommandent tout simplement le refus de cataloguer les etres humains selon un genre, ce qui cause de la discrimination, positive ou pas, cette approche fait tellement 1970...on exclut les hommes? Ok et les trans? Et les queers? Et les gens qui revendiquent l absence de genre on en fait quoi? Decevant.
Lectrice attentive
il y a 8 ansJe n'ai pas halluciné, il est bien mentionné :
« Plusieurs avocats aimeraient également se joindre au projet, alors on réfléchit à un possible deuxième volet mixte.»
Je ne suis pas chez RSS, mais je trouve cette initiative absolument géniale, et j'aimerais bien que mon cabinet suive le mouvement.
Il y a 50 ans, les femmes étaient isolées et donc se regroupaient entre elles. L'objectif n'était certainement pas de se couper des hommes. Aujourd'hui encore, le fait de se regrouper entre femmes permet d'échanger sur une réalité commune(je ne sais pas pour vous, mais des associés masculins plus âgées qui partent d'urgence parce que c'est eux que la garderie appelle quand fiston est malade, chez nous, je n'en vois pas beaucoup - la prochaine génération sera une autre histoire, parce que nos confrères auront les mêmes revendications à ce titre), et de s'outiller pour se tailler une place. Pas pour tasser, exclure ou supplanter qui que ce soit.
Alors moi je dis chapeau!
Anonyme
il y a 8 ansCe que je n'aime pas de ce genre de programme est le fait qu'il fasse paraitre les femmes comme ayant besoin d'aide pour réussir, ou du moins plus d'aide que les hommes. Plusieurs des ateliers suivis s'appliqueraient aux jeunes avocats quel que soit leur genre. Je refuse que l'on pense que j'ai besoin d'aide en raison de mon genre!
Jeune avocate
il y a 8 ansÇa m'offusque toujours de voir ce genre de commentaires. En quoi est-il dégradant de reconnaître que les femmes, pour s'épanouir pleinement dans leur profession au même titre que leurs confrères masculins, ont besoin d'un encadrement plus personnalisé dans lequel elles peuvent mieux se retrouver? Il n'est pas question ici de leur faire la charité...on souhaite mieux les outiller notamment en ce qui a trait à leur confiance en elle et à la conciliation travail-famille, qui est encore à ce jour une question préoccupant majoritairement les femmes. Par le fait même, on reconnait que les femmes seront généralement confrontées à de plus grands obstacles pour arriver au même endroit que leurs confrères. Je salue l'initiative mise de l'avant par ces deux avocates ainsi que par le cabinet RSS. Plusieurs des points mentionnés, notamment le syndrome de l'imposteur ainsi que la place restreinte des femmes une fois sur le marché du travail, sont des sujets sur lesquels mes consœurs et moi s’interrogeons régulièrement.
Anonyme
il y a 8 ansOn s'en fout que les regroupements de femmes que se lient publiquement en annonçant le faire pour aller chercher plus de pouvoir puissent donner l'air d'une initiative de discrimination positive pour personnes faiblardes. Tant pis pour les chialeux.
L'idée c'est de réseauter et d'aller chercher du mentorat là où il y a de l'expérience à partager et là où on peut trouver de la ressemblance entre le mentoré et le mentor. Sur ça, vivement l'Effet A.
C'est exactement le concept du club du golf d'il y a 50 ans et ça a très bien marché et ça fonctionne encore aujourd'hui.
Les femmes font ce qu'elles font à leur façon et avec égard pour ceux et celles qui sont d'avis que "les petits groupes de femmes", ça ne marche pas, je vous invite à aller dans le monde et à parler à une gang de filles carriéristes de 30 ans, vous allez en voir du pouvoir féminin et de la solidarité.
It's 2016, fuck yeah.
Anonyme
il y a 8 ansPlutôt évident que c,est discriminatoire. Paule aura toutes sortes d'avantages que Paul n'aura pas. J'aimerais bien voir un groupe d'hommes chercher à faire la même chose...