Matricule 728 accuse le ministère public de «marchandage d’accusation»

Agence Qmi
2015-02-04 13:50:00

Car selon lui, la policière Trudeau n’aurait jamais dû être accusée d’avoir fait une prise de lutte à un résident de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal en octobre 2012, lors d’une intervention en raison d'une bouteille de bière sur la voie publique.
« C’est toi 728, c’est toi la grosse vache, tu vas te servir de ton poivre aussi? », aurait dit un des citoyens à la policière, selon cette dernière.
Une vidéo de la scène avait été largement diffusée dans les médias, ainsi qu’un enregistrement où on entend « matricule 728 » émettre des commentaires peu élogieux sur ceux qu’elle avait arrêtés.
« Tous les rats qui étaient en haut, les gratteux de guitare, ces osties de carrées rouges là, tous des artistes ostie, en tout cas, des mangeux de marde, ils ont commencé à sortir de l’appartement », pouvait-on entendre.
Marchandage
Suite au tollé provoqué par cette affaire, la police avait ouvert une enquête contre la policière.
Or, les quatre citoyens présents lors de l’altercation avec la policière Trudeau ne voulaient pas faire de déclaration à la police puisqu’ils étaient eux-mêmes accusés dans cette affaire, soutient la requête en arrêt des procédures.
« Désirant à tout prix porter des accusations à l’égard de Mme Trudeau, le ministère public a choisi d’accepter de répondre aux exigences de quatre individus [...] qui ont tenté de faire du chantage quant à toute déclaration qu’ils pourraient fournir en échange d’être blanchis », peut-on lire dans le document de cour.
Et sans les déclarations des quatre citoyens, il n’y aurait jamais eu d’accusation contre la policière Trudeau, de prétendre Me Rancourt.
« Accepter ce type de comportement de la part du ministère public serait d’avaliser des agissements qui ternissent l’administration de la justice », de poursuivre l’avocat.
Procès en 2016
Avec cette requête, Stéfanie Trudeau espère bien que l’accusation de voies de fait qui pèse contre finira par tomber. Mais elle devra attendre un bon bout de temps avant de se faire entendre, puisque son procès a été fixé à la fin du printemps 2016.
« C’était la première date disponible », a déploré mercredi au palais de justice de Montréal le procureur à la Couronne, Me Jean-Roch Parent.
Le procès devrait durer une semaine. Une douzaine de témoins devraient être entendus, uniquement pour la requête en arrêt des procédures.