Une avocate claque la porte Conseil du statut de la femme

Agence Qmi
2015-03-13 16:30:00

Pas de consultation
En plus d’être contre l’appui au PL20, l’avocate de la Société des loteries du Québec explique que le mémoire du Conseil du statut de la femme (CSF) a été réalisé « sans consultation aucune des membres, tant sur les orientations que sur le contenu ».
« On a été placées devant le fait accompli. Si je sens que je ne peux plus avoir faire de contribution pour ce que j’ai été nommée, je dois quitter, souligne-t-elle. Les événements ont provoqué une perte de confiance en la présidence.»
Rappelons que le projet de loi 20 du ministre de la Santé Dr Barrette vise entre autres à obliger les médecins à suivre un nombre de patients, sous peine de coupes de revenus.
Un appui surprenant ?
Le 26 février dernier, le mémoire du CSF en appui au PL20 en avait surpris plusieurs, qui croient que les femmes médecins seront davantage pénalisées par cette loi.
Appelée à réagir, la présidente du CSF Julie Miville-Dechêne répond que l’appui au PL20 s’appuie sur un avis de 2013, qui favorisait des mesures coercitives pour que les patients aient accès aux médecins de famille.
« On a eu un délai très court de six jours pour écrire le mémoire après avoir été convoqués (en commission parlementaire). On avait déjà étudié en profondeur ce sujet-là et on s’est basé sur l’avis antérieur », souligne celle qui ne s’attend pas à d’autres démissions.
Mme Miville-Dechêne ajoute que les 11 membres du CSF se prononcent quatre fois par année sur les orientations, et pas sur la gestion quotidienne.
La présidente féministe ?
Dans sa lettre, Mme Latour remet même en question le féminisme de la présidente.
« Le féminisme est un humanisme et la vision préconisée par Julie Miville-Dechêne le nie catégoriquement.»
« C’est un contexte difficile, des enjeux compliqués, répond la présidente. Quoi qu’en dise Mme Latour, je me considère féministe et je défends les femmes. Mais, c’est clair qu’on a différentes visions.»
Mme Latour a aussi dénoncé les coupes du budget de 12% en 2015-2016, qui se traduisent en la fermeture de quatre bureaux régionaux et la perte de neuf emplois. « Je m’inquiète pour la survie du Conseil », dit-elle.
Pour consulter la lettre de Me Latour, cliquez ici.
À vos cas
il y a 10 ansEntre supporter le style de vie quand même pas si mal de nos médecins et supporter la possibilité pour des familles de finalement avoir un médecin de famille et accès à des soins de santé, pas convaincu que Me Latour a fait le bon choix.
Quoi qu'il en soit, cette nomination politique du PQ (elle avait appuyé la charte de Drainville), devait contester une mesure libérale. Peut être espérait-elle un geste qui provoquerait autant d'éclat que celle de la démission au CHUM. Elle risque d'être déçu....
Avocat
il y a 10 ansSon conjoint est un des juges les plus agréables de la magistrature québécoise. Vraiment fun de plaider devant lui.
Citoyenne et professionnelle
il y a 10 ansLa prise de position de madame Miville-Dechêne au nom du CSF est déplorable et je félicite Me Latour de l’avoir souligné. Le projet de loi 20 constitue un recul marqué pour les femmes au point de vue professionnel. La plus grande part des coupures de rémunération prévues seront en pratique imposées aux omnipractiennes qui, rappelons-le, n'obtiennent déjà en tant que généralistes qu'une faible part de la considération et la rémunération accordée aux médecins spécialistes. D’autres mesures d’accessibilité au système de santé pourraient être adoptées qui n’auraient pas un tel effet.
Anonyme
il y a 10 ans"D’autres mesures d’accessibilité au système de santé pourraient être adoptées qui n’auraient pas un tel effet."
Mais encore....
GBS
il y a 9 ansIl me semble que de choisir entre des femmes qui n'ont pas accès à des médecins, et des médecins qui ne veulent pas trop travailler, le choix me semble clair.
Les statistiques démontrent que les femmes médecin travaillent moins que les hommes. On l'explique par le fait que les femmes assument une plus grande part des responsabilités familiales.
D'accord.
Mais quand elles vont chercher une formation aux frais de l'État, ne savent-elles pas que l'État voudra quelque chose en retour?
Je crois que madame Miville-Dechêne a choisi le moindre mal.
Mtre
il y a 9 ansJe suis tout à fait d'accord avec GBS. La réflexion de Me Latour est un peu courte, et pourrait être motivée par des ambitions politiques. Me Latour a toujours aimé se retrouver sous les réflecteurs. Un certain charisme pourrait lui permettre de prétendre à des fonctions importantes dans la future République du parti dont elle supporte les vues. Très peu pour moi...
Anonymus
il y a 9 ansJe trouve un étrange de justifier ces arguments en faisant référence à la "formation aux frais de l'État". Les avocats ne recoivent-ils pas également une "formation au frais de l'État"? Cela signifie-t-il que nous aurions l'obligation imposée par l'État de voir un quota minimum de clients par jour (par exemple, par le biais de l'aide juridique)?
Et si nous ne le faisons pas, devrions-nous rembourser une partie de nos horonoraires a l'État?
Le fait est que les femmes ominipraticiennes travaillent en moyenne (statistiquement) moins d'heures, mais ells ont choisi d'être ominipraticiennes et moins bien payées justement pour avoir cette flexibilité. Elles n'auraient peut-être pas choisi cette voie si cette flexibilité n'avait pas existé et seraient devenues, par exemple, radiologistes...