Maman, parajuriste... et maintenant avocate!
Éric Martel
2019-08-02 15:00:00
Parajuriste depuis presque dix ans, elle vit une montagne russe d’émotions depuis quelques années qui s’est conclue par son assermentation.
« C’était un vrai soulagement, réagit-elle. C’est un moment que j’attendais depuis longtemps, mais d’un autre côté, je ne pouvais pas croire ce que je vivais. Je ne pensais jamais me rendre là. »
Finalement, les remises en question ainsi que les pleurs occasionnels ne l’ont pas empêché d’atteindre son objectif, tout en s’occupant de ses deux enfants, âgés de sept et huit ans.
C’est d’ailleurs devant ses petits qu’elle a prononcé son discours d’assermentation, un contexte dans lequel il était difficile de maintenir ses larmes.
« Par contre, ma fille pleurait plus que moi! , lance la nouvelle avocate en riant. Je leur ai dit que j'espérais être un exemple pour eux, et qu’il est très important de persévérer. »
Crise de la trentaine
C’est la crise de la trentaine qui a mené Me Morrissette à retourner aux études en droit, dans l’espoir de devenir avocate. Elle était alors parajuriste chez CIBC, à Montréal.
La marche à monter était haute.
« J’en ai parlé avec mon ''chum'' avant de me lancer. On avait quand même des obligations financières avec les enfants, et moi, j’allais devoir partir aux études à long terme », se remémore-t-elle.
Avec l’approbation de son copain, elle se lance. Elle commence un certificat en droit à l’Université de Montréal, tout en travaillant à temps partiel.
Puis, son conjoint, un acheteur, reçoit une offre d’emploi au bureau chef de Costco, à Nepean. Dans la foulée du déménagement, l’étudiante tente sa chance, et postule au baccalauréat en droit de l’Université d’Ottawa, auquel elle est admise.
Bien qu’il s’agisse d’une première étape de franchie, la juriste en herbe n’est pas au bout de ses peines. Disons que concilier l’école et la vie familiale lui demande énormément d’organisation.
« Je n’avais pas la même vie que les autres étudiants. Je me réveillais très tôt, et je devais travailler le soir, surtout pendant les fins de session », avoue-t-elle.
Et la conciliation ne se facilite pas à l’École du Barreau. L’étudiante choisit d’obtenir sa certification au plus vite, en optant pour la formation condensée, qu’elle complète en quatre mois.
« J’ai presque oublié cette partie de ma vie, lance-t-elle. J’étais sur le pilote automatique, à étudier parfois jusqu’à 11 heures le soir. Mentalement, je n’étais pas toujours là. »
La fin d’un marathon
Désormais, l’avocate de 35 ans n’en a pas fini avec la conciliation travail-famille. Malgré tout, elle est confiante pour la suite des choses.
« Je suis chanceuse, je travaille en région. Ce n’est pas comme dans un grand cabinet à Montréal avec des heures de fou. C’est sûr qu’en période de procès, ça demandera plus de travail », analyse-t-elle.
De toute manière, les sacrifices ne font pas peur à l’avocate. Si c’était à refaire, elle ne changerait rien à son parcours.
« Je ne regrette rien. Je vous parle et je vois la signature de mon courriel, dans laquelle les lettres ¨Me¨ précèdent mon nom. Je ne pourrais pas être plus fière », conclut-elle.