Turcotte admet avoir été «en colère et dangereux»

Agence Qmi
2015-10-21 16:00:00

Mais, confronté à un ancien témoignage dans un tribunal administratif en 2012, soit après le premier procès, Turcotte a admis avoir fait cette déclaration.
« J’étais en détresse (et dans ces conditions) dangereux », a admis l’accusé de 43 ans, qui espère être déclaré non criminellement responsable de la mort d’Anne-Sophie et d’Olivier.
Tout comme mardi en fin de journée, Turcotte a été confronté à des questions très pointues de Me René Verret en contre-interrogatoire.
La mémoire de l’accusé a ainsi été mise à l’épreuve, lui qui dit ne se souvenir que de « flashs » de la soirée du 20 février 2009, alors qu’il avait tué ses enfants dans la maison qu’il louait à Piedmont depuis que sa femme l’avait quitté pour un autre homme.
Par exemple, Turcotte se dit incapable de dire pourquoi il a donné autant de coups de couteau aux petits. « Quand j’ai vu le rapport pathologique, j’ai capoté, a expliqué Turcotte. C’est pas compatible avec mes souvenirs. Je suis encore tout à l’envers.» Idem avec l’ordre des événements le soir du drame.
« J’essaie de montrer le plus de collaboration, mais vous posez des questions que je suis incapable de répondre (sic) », a dû préciser Turcotte à un moment.
Calculatrice
Turcotte a également été confronté à un message téléphonique laissé à une collègue, huit jours après avoir tué ses enfants. L’ex-cardiologue réclamait un chèque d’environ 350 dollars à un collègue, car il allait avoir « beaucoup d’avocats à payer » en plus de léguer une calculatrice à une autre, notamment.
« Huit jours après, comment pouvez-vous penser à votre calculatrice », a demandé Me Verret à l’accusé.
« C’était un clin d’œil à ma collègue qui empruntait ma calculatrice, s’est justifié Turcotte. J’avais du temps, j’étais enfermé 24 heures par jour dans une cellule. Je faisais des listes, je compulsais là-dessus, je ne faisais rien de mes journées.»
Quant au chèque, Turcotte explique qu’il voulait régler toutes ses affaires en prévision de son désir de mettre fin à ses jours.
Regards
Autre fait notable, depuis le début de son témoignage, Turcotte n’a pas regardé une seule fois le jury. Ce détail n’a pas échappé à la Couronne.
« Vous regardez droit devant vous », a commenté Me Verret, en invitant l’accusé à regarder les jurés dans les yeux.
Certains membres du jury se sont penchés vers l’avant, comme pour se préparer à voir le regard de Turcotte, mais ce dernier n’a pas flanché.
« Le comportement du témoin dans la boîte peut être un facteur que vous pouvez considérer », a dit le juge André Vincent au jury, sans pour autant forcer l’accusé à regarder ceux qui ont son sort entre leurs mains.
Lecteur
il y a 9 ansCe qui est si scabreux c'est qu'il entendait son fils l'implorer de ne pas le tuer et ensuite agoniser alors qu'il était sur le pont de taillarder sa fille de 3 ans. Il n'est plus suicidaire le monsieur?
Gérard Lamontagne
il y a 9 ansSeul Guy Turcotte sait comment le clou dans son soulier lui faisait mal. Si on n'a pas chaussé ce soulier, on ne sait pas de quoi on parle.
Citoyenne
il y a 9 ansVous avez bien raison Monsieur Lamontagne. Personne ne sait à quel point le clou dans SON soulier lui faisait mal. On peut cependant tous affirmer qu'il aurait du se contenter d'enlever seulement SON clou dans SA chaussure.
Il a enlevé la vie à deux êtres humains Est-ce que cela lui a soulagé le pied?
Anonyme
il y a 9 ansSublime réponse "citoyenne".
C'est une Cour de justice, pas une psychothérapie collective. Après six ans, les victimes "secondaires" marchent toujours la blessure au pied.