Le rapatriement de Magnotta a coûté plus de 376 000 $

La Presse Canadienne
2015-02-16 07:00:00

Magnotta a été condamné à la prison à vie après avoir été reconnu coupable du meurtre prémédité de M. Jun. Il a annoncé récemment qu'il interjetterait l'appel, réclamant un nouveau procès.
Après l'inculpation de l'homme de 32 ans, la Défense nationale a rendu publiques plus de 1700 pages de courriels sur les coûts de ce rapatriement et les différentes options qui s'offraient aux autorités.
C'est le ministre Peter McKay qui avait écrit au chef d'état-major de la défense, le général Walt Natynczyk pour demander l'aide de l'armée "le plus tôt possible" en raison de "l'intérêt national". "Nous ne pourrons pas régler ce problème efficacement sans le soutien des Forces canadiennes", avait tranché le ministre.
Il a cité la Loi sur la défense nationale, qui permet au gouvernement d'ordonner à l'armée de prêter main-forte à la police dans certaines situations. Moins d'une demi-heure plus tard, le général avait répondu par l'affirmative.
Difficultés pour trouver un appareil
Après avoir examiné toutes les possibilités, l'armée a envoyé un Airbus CC-150 Polaris, qui peut transporter jusqu'à 194 personnes en temps normal. En 2012, les opérations de l'avion coûtaient 15 505 $ de l'heure. Ainsi, pour tout le voyage, les Canadiens auront déboursé plus de 376 000 $.
Les documents ont permis de découvrir que le transfert des prisonniers se fait habituellement avec la flotte d'avions de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Or, à ce moment, aucun appareil n'était disponible pour des "raisons mécaniques". De plus, les compagnies privées, dont certaines ne satisfaisaient même pas les exigences de sécurité, avaient refusé ramener au Canada le présumé meurtrier.
Les autres options _ un CC-144 Challenger et CC177 Globemaster III _ étaient jugées trop complexes ou trop onéreuses par les différents intervenants.
À l'époque, Magnotta avait accepté sa déportation et les autorités voulaient profiter de cette occasion, ce qui les pressait dans le temps. "Ce n'est pas une question de vie ou de mort, mais c'est quand même important pour ne pas imposer de délai (supplémentaire)", a plaidé un de ceux-ci dans un courriel. Ils avaient donc jeté leur dévolu sur l'Airbus.
Garder la confidentialité
Les messages, obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, révèlent en outre la volonté du gouvernement de garder secrètes ces informations jugées "sensibles" aux yeux du public.
"Il y a une très grande volonté pour les agences et tous les partenaires impliqués de conserver la confidentialité de ces activités", avait noté un lieutenant-colonel.
Le bureau du Conseil privé _ la branche administrative du Bureau du premier ministre _ avait ordonné aux représentants du ministère de la Défense d'éviter les médias sur cette question et de les référer au ministère de la Justice.
G
il y a 10 ansquelle aberration, voila comment on dépense nos impots